Enfin je le vois ce film, j’en ai trop entendu parler. C’est le Graal de tout fan des Monty Pythons. Ne les connaissant pas, je sui entré dedans sans a priori positif ou négatif, juste avec la curiosité de quelqu’un qui s’attend à voir une curiosité. Et bien je l’ai pris ma claque, comme tout le monde. Les Pythons, c’est une bande de déconneurs, comme on en rencontre peu sur grand écran. Une bande de déconneurs qui pense, et qui le cache sous une apparente superficialité. Brian c’est Jésus, mais à l’envers, Brian c’est nous, monsieur tout le monde à qui il arrive un truc extraordinaire. Contrairement à l’autre, immensément célèbre, qui fait une petite apparition au début du film, sa mère à lui n’est pas vierge, c’est un travelo, ce qui est pour le moins original. Et ça continue, et devient de pire en pire tout au long du film. La bêtise à ce degré de haute voltige, ce n’est plus de la bêtise, c’est de la philosophie. Humour potache, dialogues démentiels de perversité et d’intelligence, du troisième degré permanent, c’est barge, c’est barré, c’est drôle, et soudain, à un moment T, on plonge dans de la Sci-Fiction, ( ??∞√√ !), j’ai trouvé ça complètement normal, tant que je m’attendais à tout, sauf à ç…
Si on entre dedans, c’est le pied, ce film, faut le dire. Il y a le fond, (et quel fond !), et la forme, rustique, rudimentaire, des trucages d’écoliers du cinéma, contre une mise en scène qui sonne très juste. On voit une bande de sales gosses, qui se moquent de la religion et des fanatismes, tout en nous faisant rigoler. Film d’actualité et universel, car il sera toujours d’actualité. Décors grandioses car réels, un vrai amphithéâtre en ruines, un vrai désert, un vrai détournement du péplum, vrai pamphlet en costumes et sandales, des centaines de figurants, des quiproquos…Des roches en plastique qui rebondissent sur le malheureux qu’on est censé lapider( ?)... MDR. Et c’est tout le temps comme ça. Enjoy ! Qu’on se le dise, un fanatique c’est d’abord un idiot, et nous sommes tous idiots, faut pas se croire à l’abri. Nous sommes tous des fanatiques en puissance, car le poids du libre arbitre est lourd à porter, et on va se protéger sous la première tuile venue, même si elle s’appelle Brian, et n’a pas les épaules pour ça. On dirait un Forrest Gump avant l’heure, Brian. Un imbécile heureux, sans talent particulier, et les autres ne valent pas mieux que nous, ou que lui.
Ils sont fous ces anglais, oui. Les seuls capables d’une telle irrévérence, d’un humour si « sérieux », et bête à la fois, so british, décalé, et toutes les formes de cinéma, mélangées en une seule, le concept du comique formel absolu, qui défie l’espace-temps, et qui n’a pas besoin de faire rire, pour faire rire. Ces romains et ces nazaréens, ressemblant drôlement à des anglais quand même. Ils sont fous ces anglais ! Astérix se moquait des romains, Les Monty Pythons se moquent des anglais, de la religion, du Nouveau Testament, de l’Ancien aussi, de l’art, de la Sci-Fi, du théâtre, du cinéma d’auteur. Une étude sociologique de la nature humaine, un anachronisme qui fait mouche, un absurde existentiel. Visuellement ça jette comme un vrai péplum, alors que tout est faux, génial, non ? Pas de doute, c’est réellement culte, ce n’était pas un fake. Il fait partie de ces films à voir au moins une fois dans sa vie, pour ne pas rater sa vie de cinéphile. Et une fin géniale.