The Flying Circus is dead, long live the Holy Grail! Un an après l’arrêt de l’émission ayant fait leur succès, la troupe Monty Python entérinait sa légende au cinéma en parodiant avec allégresse la quête du Graal par Arthur et ses chevaliers : faute d’avoir visionné ne serait-ce qu’une seule seconde de leur carrière sur petit écran, la découverte de ce premier film tenait pour moi du dépucelage en règle, la jonction entre une renommée indéniable et une réalité... à la hauteur de cette dernière.


Car non content d’avoir influencé une ribambelle d’humoristes, notamment outre-Manche, les Monty Python réalisaient la prouesse d’allier leur univers absurde aux atours d’un médium autrement plus exigeant : sans se parjurer, ni confiner au vain, le long-métrage conjugue ainsi un sens de la matière sautant aux yeux (ses auteurs revendiquèrent l’influence de Pier Paolo Pasolini) et une impertinence démente. Pétri d’effets visuels doués d’un charme aujourd’hui désuet, Monty Python and the Holy Grail! assoit de la sorte la férocité de son humour, cadavres, hémoglobine et autres amputations en pagaille concourant à rendre la farce encore plus impactante.


Certes, son registre délibérément parodique et son goût pour l’inepte accouchent d’un fil conducteur malingre, une certaine inégalité dans l’efficacité de ses sketches et, chemin faisant, nous incite à ne jamais le prendre au sérieux. Toutefois, dans le même temps, ce lâcher-prise somme toute cadré nourrit une atmosphère nous happant, sidérant et charmant : entre deux répliques à côté de leurs pompes, anachronismes remarquablement servis et la mise à mal du Quatrième mur, Monty Python and the Holy Grail! compose un tout aussi improbable qu’unique, presque élégant dans sa bêtise crasse et intelligent dans l’exercice de son imagination sans carcans.


Les séquences mémorables ne manquent donc pas à l’appel, ni les fous rires larmoyants, comme peut en attester ce coup d’éclat à la sauce Lancelot, le carnage opéré par un lapin ne payant pas de mine et, bien entendu, la traversée cruelle comme savoureuse d’un pont emblématique. Sur tous les fronts, les membres de la compagnie se seront donnés à cœur joie dans ce joyeux bazar, et nous aurons de la sorte aisément gagné à leur cause. Un Classique nous rappelant ô combien l’humour anglais sait être dévastateur dans tous les sens du terme.

NiERONiMO
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le 9 janv. 2022

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