Le voyage dans la lune.

Il est très difficile de parler de Moon sans trop en dévoiler. Le film est court (1h30) et la trame scénaristique est simpliste. Dans le futur, les ressources énergétiques sont épuisées et la seule solution est d'exploiter le minerai lunaire. C'est la mission de Sam Bell qui officie seule sur la station lunaire. Enfin pas tout à fait seul puisqu'il est secondé par Gerty, une IA. Comme l'indique le synopsis disponible sur la page de l'oeuvre, la vie de Sam bascule lorsqu'il fait une découverte déroutante. C'est cette découverte que je veux vous cacher dans mon billet car tout le film repose dessus.

Moon est un huis clos spatial qui montre que même avec peu de moyen on peut réaliser un très bon film de Science Fiction. Et a fortiori de la SF accessible à tous. Ici il n'y a pas d'Aliens, de plastrons crachant des lasers fluorescents ou de battlestars conduits par des casse-cous (Starbuck, je te salue !). Non, ici c'est plus une réflexion sur la solitude qui nous est proposée. Sam Rockwell est omniprésent à l'écran mais il assure une prestation de haute volée. L'IA, doublée par Kevin Spacey, aide à ancrer le film dans la SF sans trop en faire. A l'image des décors qui sont épurés mais très crédibles. Le tout est accompagné d'une O.S.T. discrète mais terriblement efficace.

Ce film m'a beaucoup fait penser à 2001 de S. Kubrick mais au-delà de l'hommage (sans trop m'avancer, je pense que c'en est un) Duncan Jones réussit à accoucher d'une oeuvre personnelle. D'autres références cinématographiques ou littéraires (j'y ai vu du P.K. Dick) sont évidentes mais Moon réussit (presque) toujours à se montrer original là où on pensait avoir déniché le pot-aux-roses. Au final mon seul regret vient du background que j'ai trouvé un peu léger pour ne pas dire totalement bazardé vers la toute fin. Mais bon ça n'enlève rien au charme de ce petit film qui a tout d'un grand !