De la grande science-fiction humaniste.

Moon c'est typiquement le genre de film qui aurait pu axer toute sa logique narrative autour d'un retournement final - cfr le désastreux plagiat Oblivion sortit à peine 4 ans plus tard. A la place, le film prend son temps et nous dévoile progressivement l'envers du décor. Le récit gagne donc en authenticité ce qu'il perd en sensationnalisme, ce qui le rend d'autant plus intéressant.

On est donc loin de la science-fiction désincarnée façon Nolan ; Moon est résolument un film vrai, intimiste et touchant, avec une prestation d'acteur remarquable. Sam Rockwell est exemplaire dans ce huit-clos humaniste. Parce que oui, c'est bien de cela qu'il s'agit ; d'humanisme. Le film soulève un tas de questions sur l'isolement, la productivité, l'interchangeabilité mais aussi, et surtout, l'exploitation de l'individu.

L'intelligence artificielle, interprétée par Kevin Spacey - remarquable également, prend des décisions plus humaines que l'entreprise qui l'a programmée. Il en ressort un sentiment profondément dérangeant, comme si l'humanité s'était perdue en cours de route, oubliant ses valeurs dans des lignes de code.

Pour le reste, la photographie et la bande originale sont soignées. Rien à redire.

Moon est une expérience unique et indispensable dont vous auriez tort de vous priver. Un des meilleurs films de science-fiction de cette dernière décennie.