Avec trois francs six sous de budget ( environ 0.56 cents d'euros) et un acteur, Bowie junior nous livre sans doute l'un des films de SF les plus interessants et personnels de ces dernières années.
Un film à l'échelle humaine, sans créatures venues de la galaxie Omega 3 ni invasion extra terrestre aussi apocalyptique que gratuite, qui ne se paie pas le luxe (voire l'outrecuidance) de nous servir une énième reflexion metaphysico-éthique de la condition des clones par rapport à la déclaration universelle des droits de l'Homme. Ce n'est ici tout simplement pas le propos; Moon est un film de SF qui ne parlent pas de SF, mais qui se sert d'elle comme decorum pour illustrer son propos.

Moon est un film sur la solitude, l'isolement, le face à face avec soi même (au sens propre comme au sens figuré en l'occurence), sur les motivations qui poussent un homme à poursuivre ses actions, quand bien même ces motivations ne sont qu'illusoires.
La réalisation de Jones, bien que sobre, sait poser un regard juste et pertinent sur les protagonistes (enfin...y en a pas tant que ça) et ce sans jouer sur des effets de twist et de révélation clinquants et inutiles. Jones le scénariste nous amène à deviner nous même les tenants et aboutissants de l'intrigue tout en gardant le potentiel émotionnel de chaque moment où celle ci avance; pas de "tiens un twist! tu t'y attendais pas hein!!?? On te l'avais jamais faites celle là hein!?" (Shyamalan si tu nous lis...). Ce n'est encore une fois pas le propos ni le but du film.
L'une des qualités principales du film est cette atmosphère lentement distillée de solitude et de mélancolie très efficacement appuyée par la musique de Mansell, épurée, d'une beauté étrange et touchante.
L'esthétique, quant à elle, n'est pas sans rappeller certains films SF de la fin des années 70; mais ça chacun y verra ce qu'il veut en fonction de ses références et culture.
Autre atout, Sam Rockwell, acteur dont la simple vue m'était jusque très récemment insupportable (c'est physique, ça arrive), probablement pas aidée par son personnage de trou du c** dans Iron Man.
Et puis j'ai vu Choke.
Et puis j'ai vu Moon.
Et depuis je ferme ma g***le.
Crédible, touchant, il est omniprésent dans le film et ne lasse pas. Au contraire son interprétation tout en nuance rend son personnage touchant, attachant, tout simplement humain.

Malgré une fin (les toutes dernières secondes) que je n'ai personnellement pas trouvée totalement à la hauteur du film (d'où le 8), le premier long du fils de...s'avère très prometteur, d'une qualité indéniable. Je vous promets pas la lune mais bon...

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le 8 mars 2011

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real_folk_blues

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