En cette période d'Oscars et Golden Globes, on ne parle que de deux films, La La Land et Moonlight.
Moonlight raconte la vie d'un jeune noir gay dans des quartiers défavorisés de Miami, réalisé par Barry Jenkins qui signe un film adapté de la pièce de théâtre In Moonlight Black Boys Look Blue.
Si le synopsis indique directement le film fait pour plaire aux Oscars, il n'en n'est rien, partant de ce côté original du personnage principal, Jenkins arrive à apporter énormément de justesse et de subtilité pour que le spectateur puisse s'identifier au personnage principal Chiron, quelque soit sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. C'est là toute la force de ce film qui ne devient jamais larmoyant ou donneur de leçon, tout le film sonne juste et permet d'offrir un message beaucoup plus beau et émouvant que ce qu'a pu faire The Birth of a Nation par exemple.
Ce succès est dû à plusieurs raisons, tout d'abord la mise en scène classique mais élégante de Barry Jenkins. Aucun effet "tape à l'œil" et tout dans la beauté de façon simple et efficace. Le film, comme une pièce de théâtre est composé en trois actes et permet d'avoir des ambiances assez différentes. De plus, la photographie est magnifique et pour la première fois, rend la ville de Miami belle alors que l'histoire se déroule dans les quartiers pauvres.
Mais que serait un grand film sans de grands acteurs! Là encore les trois acteurs jouant Chiron le personnage principal sont incroyables de justesse et de vraies révélations. Que dire également de la performance toute en nuance de Naomie Harris qui arrive à émouvoir autant qu'agacer et de Mahershala Ali, sobre mais charismatique.
Bref, je pourrais encore faire l'éloge de ce film qui est une vraie révélation. Dans un contexte actuel pas évident, un film sur la tolérance comme cela est nécessaire et risque de marquer ce début d'année cinématographique voire, je l'espère plus longtemps. Moonlight est un grand film que je peux qualifier sans problème de petit chef d'oeuvre.