At some point, you gotta decide for yourself who you're going to be.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce film, n’ayant vu aucune bande-annonce et vaguement parcouru ce qui était dit dessus. Du coup, j’ai été plutôt surpris du sujet que j’ai trouvé très poignant et magnifiquement traité : on joue constamment entre deux « univers » (celui de la drogue dans lequel Chiron est plongé depuis son enfance, mais également celui de l’identité sexuelle). J’ai également apprécié comment on suit l’évolution de ce personnage au travers de différentes étapes de sa vie. Il est difficile de dire quelle partie j’ai préféré, dans le sens où chacune apporte quelque chose nouveau et de fondamental à cette évolution. Une histoire très bien menée et rythmée, sans de réelles longueurs.

Le casting est globalement bon, voire très bon. Mahershala Ali rayonne lors de ses quelques scènes, de par une grande prestation mais un rôle extraordinairement bien écrit et plein d’humanité. Son alchimie avec le tout jeune Alex Hibbert fonctionne à merveille. J’ai également été très touché par Ashton Sanders (Chiron ado), qui parvient à très bien interprété ce moment où tout bascule (le moment d’hésitation, ce moment d’hésitation qui dure une fraction de seconde et qui pourtant est le point central). Trevante Rhodes est également plutôt bon dans son rôle de Chiron adulte, le changement est marquant. Naomie Harris et Janelle Monáe sont également de bons rôles secondaires, complètement aux antipodes l’une de l’autre.

Techniquement, le film est correct. La musique crée une atmosphère qui fonctionne très bien. J’ai beaucoup aimé les décors dans le sens où même si on voit le personnage grandir sur au moins deux décennies, l’aspect visuel reste pour la plus grande partie intemporelle et, mis à part quelques petits détails, chaque partie pourrait au final se dérouler en même temps. Comme si le personnage évoluait mais que le Temps restait immuable quoi qu’on fasse. La mise en scène est plutôt maîtrisée dans son ensemble, même si elle abuse un peu trop souvent de de la steady-cam. Très utile le plus souvent, elle perd quand même un peu son intérêt lorsque trop utilisée.

Bref, Moonlight est un film dans l’ensemble plutôt bon. Il a cette petite saveur qui ne laisse pas insensible, et j’ai beaucoup apprécié les thèmes abordés (et comment ils l’ont été), ainsi que le personnage de Juan.