Je ne sais pas quelle mouche a piqué les critiques qui se sont lâchés en un bukkake d'adjectifs dithyrambiques sur l'affiche, mais voilà un film bien surestimé !
De facture agréable, Moonlight ne brille pas par l'audace de sa réalisation : ouverture façon plan séquence à la Lellouch (maîtrisé mais gratuit), abus des plans flous et des objets en amorce (surtout pendant la scène de baignade, filmée à auteur de l'eau qui vient régulièrement cacher l'action) ; si Barry Jenkins a soigné la photographie, il a aussi multiplié les chichis indés inutiles et un peu absurdes.
Sur le fond, pas grand chose de très nouveau non plus. Cette chronique sur vingt ans d'un jeune qui porte la triple croix d'être black, gay et pauvre dans une Amérique volontiers discriminatoire touche par moments mais fonctionne sur des poncifs scénaristiques créant une dominante sensation de déjà-vu.
Rien de déshonorant, mais on est très loin du chef-d'oeuvre bouleversant annoncé.