"Moonlight" est un drame social dans lequel on suit à trois étapes de sa vie (enfant, ado et jeune adulte) Chiron qui va essayer de cacher sa sensibilité, ainsi que son homosexualité (même si ce n’est pas le thème majeur du film) en se construisant une façade de dur, voire de caïd, dans un milieu machiste, celle de quartiers difficiles de Miami à Atlanta. Ce n’est pas la première fois que le sujet du caïd homosexuel est traité. On l'avait déjà dans la série "The wire" avec le personnage d’Omar Little. D’ailleurs, je me demande s’il n’y a pas un clin d’œil à ce personnage avec le surnom de "Little" donné enfant à Chiron; on entend aussi au début du film le prénom Omar que porte un dealer. L’intelligence du réalisateur Barry Jenkins est dans la suggestion plus que dans la démonstration. De l’intelligence dans la façon de montrer les choses, ce qui change de la plupart des productions actuelles où on cherche à montrer sans pudeur, sans finesse. La faiblesse du film est dans les dialogues, la dernière scène dans le restaurant est longue et assez ennuyeuse. Parfois, pas très bien filmé surtout des mouvements de caméra illisibles au début, ça s’améliore par la suite. Certains personnages ne sont pas vraiment développés. Le film fixe l'attention sur Chiron essentiellement et sa relation avec sa mère. Si je reconnais des qualités à Moonlight, je n’ai pas été très emballé par une histoire somme toute assez banale finalement.