Un aspect qui n'est pas suffisamment critiqué

Avant de développer le point qui m'oblige à faire cette critique, tant cet aspect n'a à ma connaissance jamais été développé par aucune critique, je voudrais commencer par dire que j'ai aimé ce film. Je l'ai aimé malgré son absence de scénario car c'est plaisant de voir à l'écran des minorités que ce soit des gays ou des blacks. Si les acteurs étaient blancs et/ou hétérosexuels, certes le film serait vide, ce qui prouve l'absence de scénario du film, c'est la grande critique qui lui est très justement asséné.


Le point que je dois développer ici, c'est l'absence d'importance de l'un des trois chapitres du film. Il y a trois parties dans ce film, il est petit, puis adolescent, puis adulte. Lorsqu'un film se découpe de cette manière, chaque partie doit avoir de l'importance, chaque partie doit apporter quelque chose, sinon elle devient superflue.


Les points abordés par ce film sont les suivants : la drogue, la violence, l'homosexualité et deux relations, l'une romantique, l'autre maternelle.


J'ai une petite question pour vous : à quoi sert la première partie du film ? Réponse ? A rien.


La première partie du film lorsqu'il est "little", n'apporte rien. Le personnage principal est très vaguement introduit, on ne sait pas grand chose de lui d'ici la fin de cette première partie, notamment concernant sa relation avec sa mère. On ne comprend pas bien son problème avec cette dernière, la drogue est introduite mais c'est dans la deuxième partie qu'on comprend réellement en quoi elle a pourri leur relation et combien sa mère est démissionnaire. Concernant la violence, c'est exactement pareil, on voit trois gosses le poursuivre au tout début, sans qu'aucun coup ne soit porté et à nouveau c'est la deuxième partie qui développe ce point. Pareille concernant l'homosexualité du personnage principal et sa relation avec son jeune ami. La première partie n'apporte pratiquement rien et c'est constamment la deuxième qui met véritablement le pied à l’étriller.


La plus belle des preuves de l'inutilité de la première partie ? La mort du dealer qui l'a pris sous son aile. Ce dealer ne sera même pas à l'écran une seule seconde dans la seconde partie. On crée un personnage dans la première partie qui est immédiatement abandonné dans la deuxième. Au final l'unique intérêt de la première partie se résume à la femme du dealer. Et ? Ça ne sert à rien. Cette "famille sur le côté" qu'a développé la première partie n'aura au final pratiquement aucune importance, ils sont développés pour n'être finalement pratiquement pas utilisés.


Pour finir je voudrais vous donner très succinctement mon sentiment général. Je suis quelque peu déçu par ce film. Il avait le matériel et des enjeux suffisamment forts pour être un "instant classic". Ce qu'il n'est finalement pas ou moyennement tout au mieux. Ce film pour moi n'est pas allé assez loin. Il est resté coincé entre deux choses. D'un côté son absence de scénario qui a été bricolé et de l'autre sa peur d'en faire trop. Pourtant sans scénario, ce film n'avait pas d'autre choix que d'en faire trop. Il aurait fallu aller plus loin. C'est à dire montrer plus de violence, notamment en raison des différences de notre héro et montrer plus de sexualité homosexuelle pour être plus percutant voire plus transgressif, plus provoquant.


Au final ce film n'a pas vraiment de scénario et est terriblement trop gentillet. Tout le monde est heureux, personne n'a été si blessé que cela (alors que ce cocktail contient deux "minorités" différentes, de la drogue, de la violence et de la pauvreté).


Ce film est peut être un premier pas vers un nouveau style de film qui n'auront plus peur de parler des sujets de ce film mais en soit cette oeuvre est incomplète, c'est terriblement dommage.

manoularcador
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le 31 juil. 2017

Critique lue 136 fois

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manoularcador

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