Moonlight est un film touchant qu'il faut impérativement visualiser en version originale, la version française étant dénuée du charme de l'accent noir américain.
Lent, parfois contemplatif, il faut au début persister et attendre car ce film est une petite pépite, il en vaut vraiment la peine.
Chiron, jeune enfant qui ne parle presque pas, est malmené par d'autres enfants. Sa situation familiale ne l'aide pas : sa mère, toxicomane, ne lui prête guère d'attention. Il rencontre cependant un couple qui va le prendre sous son ail. Rien n'y fait, Chiron ne casse pas sa carapace, et alors qu'il est encore très jeune, demande à ses hôtes qu'est-ce qu'un faggot et s'il en est un...
Chiron grandit, toujours malmené au lycée, toujours à la recherche de lui-même notamment à travers une expérience qui le marquera à jamais. La dernière partie du film nous montre Chiron quelques années plus tard, garni de dents en or.
Lent, avec beaucoup de plans statiques, ce film dégage quelque chose : une envie d'accompagner Chiron, de le comprendre, d'être avec lui, se fait alors sentir. Les trois acteurs incarnant Chiron y sont pour beaucoup : leur jeu est limpide, réaliste, excellent. On poursuit la lecture du film envoûté et impliqué. Personnellement je n'ai aucune préférence entre les trois parties, je ne trouve pas une quelconque inégalité entre elles, toutes très bien réalisées et intéressantes.
Alors certes il ne s'agit pas du film du siècle : beaucoup de non-dits, parfois on aimerait que les acteurs s'expliquent mais ils ne le font pas, l'homosexualité n'est pas nommée, abordée, c'est frustrant...mais cohérent avec la personnalité de Chiron.
Sympathique et touchante réalisation sans prétention, il lui manque ce petit quelque chose que je ne saurai nommer.