Moonrise Kingdom par Johannes Roger
On retrouve ici les univers clôt quasi-autistes chers à l’auteur, repliés sur eux même, jusqu’aux cadres verrouillés, fourmillant de détailles à l’arrière plan, faisant ressembler chaque décors à une maison de poupée. Le sous-marin de « la vie aquatique » ou le train du « Darjiling Limited » font ici place à une île à la végétation étrange et sauvage. Au milieu de tout cela deux ados font une fugue, fugue à la fois bucolique et musicale, l’occasion pour le jeune héros d’échapper à l’orphelinat sordide qui l’attend, et pour la jeune héroïne de s’évadé d’une famille sur le point d’explosé. Une fois de plus Anderson se fait le chantre des marginaux et des inadaptés, c’est aussi l’occasion pour lui de faire l’apologie de tout ce qui permet de s’évader du quotidien morose et des contraintes de la vie d’adulte. La musique, omniprésente est magnifiée, elle donne lieu a quelques moments magiques, la littérature de fantaisie que la jeune héroïne partage avec ses camarades et enfin l’aventure, car « Moonrise kingdom » est à sa manière un vrai film d’aventure dans tout les sens du thème. Anderson prend ainsi, sans en avoir l’air, la place laissée vacante par Tim Burton, celle d’un cinéma fantaisiste sans contraintes commerciales.