Errements transpirants du protagoniste principal dans le labyrinthe vénitien, où ce dernier, tiraillé entre passion pédéraste, peur de vieillir et hâte de mourrir plonge dans la nostalgie et se raccroche à une morale trop stricte et des désirs coupables. Ecartelé, tandis que le sirocco agite son âme torturée, il tente de fuir la ville mais échoue. En outre, Visconti n'est pas complaisant avec son personnage, compositeur en quête d'inspiration dans un hôtel bourgeois où les riches mènent leurs vies hypocrites, tandis que la plèbe crève du choléra. La dénonciation est subtile (on n'est pas chez Bunuel) mais indéniable ajoutant une dimension suplémentaire à ce film incroyablement bien mis en scène et qu'on admire d'autant plus que Mahler et Beethoven y jettent leurs paillettes sonores dans une ambiance à la fois étouffante, froide et humide, brumeuse et effrayante.