Un film incongru que « The Quick and the Dead » ! Déjà parce que le western était un genre éteint depuis les années 70, les quelques tentatives depuis étant souvent des échecs commerciaux (comme ce sera d’ailleurs le cas pour celui-ci). Mais surtout car il s’agit d’une œuvre où Sam Raimi s’est visiblement beaucoup amusé, à référencer, voire détourner les classiques du western spaghetti.
On y retrouve une histoire traditionnelle de vengeance, sur fond de concours de duels dans une ville dominée par un gangster. Rien de très original, l’ensemble est même prévisible. Tandis que les personnages sont souvent à deux doigts d’être des clichés du genre. Mais il ne faut pas s’arrêter là !
En premier lieu, car on est bien servi par une distribution typiquement 90’s. Gene Hackman joue le salaud de service, comme il se complaisait à le faire à l’époque. Sharon Stone, en pleine période post « Basic Instinct », incarne une héroïne vengeresse pro de la gâchette, mais non habituée à tuer des gens. Russel Crowe, alors inconnu, tourne ici dans son premier film américain un rôle de bandit en rédemption. Un tout jeune Leonardo DiCaprio (!) en insolent flamboyant. Mais aussi quelques seconds rôle qui apportent du caractère, tels que Gary Sinise, Keith David, ou Lance Henriksen, qui n’avait pas encore sombré dans les abymes du DTV.
Des personnages hauts-en-couleur, qui bénéficient de suffisamment de développement pour s’élever au-delà des stéréotypes que l’on pouvait craindre.
Tandis que sur la forme, Sam Raimi se fait plaisir, avec un style pour le moins kitsch qui multiplie les effets divers (double focale, effet vertigo, plan débullé, zoom frénétique, idées visuelles à la limite du cartoonesque, BO de Silvestri qui signe les classiques de Morricone…). On oscille entre du clin d’œil sérieux mais très appuyé, de l’effet gratuit, et de la parodie. Un mélange qui ne sera pas apprécié par tous de la même manière ! Néanmoins, « The Quick and the Dead » a le mérite d’avoir de la personnalité, et d’être divertissant de bout en bout.