Un terrain de jeu rêvé, pour des intrigues cucul la praline


  • Temps de lecture : 6 minutes


En gros : C'est l'histoire d'un monde complètement ravagé par un événement apocalyptique qui nous dépasse dans un futur loin, c'est alors que la civilisation humaine est destinée à errer indéfiniment sur d'immenses villes mobiles steampunk plus ou moins autonome, où prend siège une nouvelle sorte de société humaine. Chacun trouve une façon de survivre et de s’enrichir dans un monde sans aucune règle, où la chasse à l'homme est un divertissement. D'un côté nous avons les grosses villes avec ses ouvriers mais aussi ses diplômés, et de l'autre des usines sur chenilles et autres civilisations pas très Charlie dominant le sud.


Etant tiré d'une oeuvre littéraire que je n'est évidement jamais lu, nous avons à la fin du film l'impression d'un aperçu d'un monde très riche, mais de ne pas être totalement comblé par ce que nous aurions aimer voir en nous énonçant l'histoire. C'est pour ça que je pense que ce film est une bonne introduction pour aller lire l'oeuvre original.


Nous avons alors là, un univers très intéressant, des moyens plus que moderne pour le mettre en images d'où la présence de Peter Jackson à la production et à l'écriture, qui a sut par les années faire ses armes dans le domaine des hyper-production. Mais malheureusement ici sans la volonté d'en faire un chef d'oeuvre mais d'en faire une sorte de demi film d'ado à spectacle, sans vraiment en être un.


Le problème avec cette adaptation, c'est que dès l'écriture, ils ont mal exploité le potentiel d'un tel univers, et à vouloir faire trop tout public on se coltine des personnages et leurs intrigues qui gâchent toutes les possibilités d'une meilleure histoire. Mais peut-être c'est voulu sans l'être. Ces personnages sont ici pour diminuer le budget d'une telle entreprise. Certains plans coûtant très cher, il est préférable d'y mettre l'intrigue de personnage inintéressant sur lequel faire des gros plans pour être gagnant au box-office. Et si on voit le film de cet angle, c'est un très bon film. Et sans spoiler, la mort que m'hériter ses personnages pas cher, est à la hauteur de leurs budgets.


Mais dans un monde sans limite, où nous sommes des spectateurs fort gâtés !
Le film aurait m'hériter un 10, en retirant l'histoire d'amour chiante trop facile, le développement autour du baron rouge chinois, et la technologie extraterrestre, et en changeant complètement la direction que prendrais l’histoire.


En me renseignant sur le film avant d'aller le voir, je m'attendais à me rendre à un Star Wars / MadMax / Master and Commander / Duel / Titanic / Film de survie dans un monde hostile, mais c'est pas tout à fait ça. Ce film à une multitude d'identité mais se referme sur lui-même brisant les possibilités.


Alors je fantasme sur la façon dont le film aurait pu devenir la sortie de l'année.
Alors qu'ont nous introduisant Londres, immense cité sur roulettes qui détruit tout sur son passage. J'aurais aimé voir, une ville encore plus grand capable de rivalisé face au monstre londonien déjà présenté, genre une ville asiatique, numéro un en technologie, population, travail d'ouvriers etc. Voyant alors l’immense silhouette se tenir au loin Londres serait apeuré, les gentils iraient du coter des Asiatiques, Londres finirait par jeter les armes, et la cité serait finalement contrôlée par la fille de l'ancien commandant, et le garçon serait enfin pilote. Et voilà ! Mais c'est une autre histoire. Ce genre d'affrontement aurait fait très Pacific Rim avec ce combat de gros monstre, mais serait aussi une forte démonstration de la loi du plus-fort et du cycle naturel de la vie. Londres mange les plus faibles, et les plus grosses villes mangent les plus petites villes.


Aussi, j'aurais aimé que l’héroïne reste plus longtemps sur sa maison à roulette, pour avoir juste le temps de si attacher. C'est là que l'exemple de Master and Commander s'illustre, on finirait par vivre l'aventure avec l'équipage, avec d'immenses menaces au loin. Mais ici tout va vite et tout se détruit sans jamais prendre le temps de l'apprécier. C'est comme croiser le regard de l'amour de sa vie avant qu'ils se prennent un bus...
C'est là que l'exemple de Duel et intéressent une menace pèsent vraiment sur le héros. Dans la version de Mortal Engines, c'est comme ci que le héros de Duel allait directement péter la gueule au chauffeur, ça n'a pas d’intérêt d'avoir une menace aussi présente. C'est simplement l'élément d'écriture sur la jeunesse du personnage qui précipite l'histoire, au profit d'une aventure furtive.


Nous sommes face ici, une nouvelle fois au genre de film qui n'en finit plus d'être produit, où tout va trop vite, avec de l'amour et des morts nul. En oubliant complètement les codes fondateurs du cinéma, qui ont rendu culte de grands films, pourtant simple sur le scénario. En voyant moins compliqué Mortal engine aurait été un meilleur film, il reste tout de fois un film innovant, tout en restant sous les contraintes d'un budget.
J'avais d'autres attente et une autre vision pour un film de ce genre. Pour moi ce film a été aussi difficile à voir, que de regarder un enfant jouer mes propres jouets mais en leur faisant faire une histoire bien différente, en inversant les intrigues. Mais ce film à conclue son histoire mais l'univers dans lequel il évolue est toujours d'actualité, nous pourrions alors peut-être espérer un jour voir chacun de nos fantasmes à l'écran, encore faut-il qu'il fonctionne au box office.



" Finalement, c'est comme ça je pense qu'on reconnais les grands films, c'est quand on est incapable d'imaginer meilleure histoire. "


Raphael-Ehgner
5
Écrit par

Créée

le 21 déc. 2018

Critique lue 222 fois

Critique lue 222 fois

D'autres avis sur Mortal Engines

Mortal Engines
Helldark
3

Une claque visuelle, une bouse scénaristique

Je suis donc allé voir ce film avec une petite attente étant donné l'équipe de production derrière ce film. L'univers et sa mise en place m'ont plutôt convaincu, étant un grand adepte du fantastique...

le 14 déc. 2018

56 j'aime

6

Mortal Engines
Behind_the_Mask
9

Sur la terre comme au ciel

Imaginez... Un rêve de fanboy qui devient réalité. Un monde post apocalyptique balançant entre le steam punk et les relents mad maxiens, où un Château qui était devenu Ambulant chez Hayao aurait...

le 13 déc. 2018

50 j'aime

64

Mortal Engines
QuentinVan_Wynsbergh
4

Symptomatique

Je suis allé voir ce film en attendant deux choses: de l'épique, et du visuellement beau. En le regardant, je me suis rendu compte que j'avais déjà vu le film. Milles fois. J'ai vraiment absolument...

le 13 déc. 2018

43 j'aime

7

Du même critique

We Happy Few
Raphael-Ehgner
4

We Not Happy Few : Gameplay ou Univers ?

Ce qui m'a attiré à jouer à "We Happy Few" est son propos, son univers années 60, sa drôle de société, la place du héros en bon fonctionnaire, qui doit comme tout le monde s'ingurgiter une pilule de...

le 28 sept. 2021

2 j'aime

Ad Astra
Raphael-Ehgner
8

L'Homme à la recherche de sa propre destinée

Le voyage spatial est encore une idée fraîche dans notre civilisation. Beaucoup de films à commencer par 2001, l'Odyssée de l'espace en 68, ont déjà abordé le thème de l'évolution de l'humanité et de...

le 30 sept. 2022

2 j'aime

Pauvres Créatures
Raphael-Ehgner
9

ça doit être ça, ce qu'on appelle "une œuvre majeure" ?

Quand on a vu des centaines de films, dons les plus majeurs du cinéma, et qu'un film arrive encore à vous surprendre. C'est qu'on tient un nouveau née dans l'histoire du cinéma.Peut-on imaginer film...

le 12 mars 2024

1 j'aime

1