Voilà, Mortal Kombat est arrivé. Joie.
On peut dire que Warner Bros a su nous prendre par les sentiments grâce à une communication qui nous donnait tout ce qu'on attendait : Des personnages emblématiques, de la violence grotesque et jouissive, un p@#&in de combat Sub Zero/Scorpion (!), des têtes connues de l'univers du jeu, bref, tout ce qu'il fallait pour que votre serviteur monte au septième ciel de la hype.
Le film est-il à la hauteur des attentes ? Oui.
Est-ce une perle ? Je n'irais pas jusque-là.
En tout cas, dès la scène d'ouverture le ton est donné : Japon féodal, Hanzo Hasashi, Bi Han, des ninjas, un kunai au bout d'une corde et du sang. Le film m'a eu en 5 minutes.
Puis présentation du petit nouveau : Cole Young. Une pure invention du film, un personnage pas assez creusé, mais qui a le mérite de donner un point d'ancrage pour les spectateurs qui n'y connaitraient rien à Mortal Kombat, et qui apporte un style de combat tout nouveau pour la licence.
Ce qui ne veut pas dire que l'histoire sera de haute volée. Le film est parasité par un rythme bâtard, trop lent au début sans raconter grand chose, trop accéléré sur la fin sans qu'il n'ait pris le temps de correctement installer ses personnages. Ceux-ci sont réduits à des silhouettes, trop peu approfondis malgré le potentiel. Même lorsqu'ils travaillent un peu l'écriture des personnages, il y a quelque chose qui ne va pas : L'arc de Sonya est intéressant avec cette idée du "Tout le monde peut être un héros", mais la conclusion de cette évolution est trop expédiée pour être véritablement marquante; de même, sa rivalité avec Kano est sympathique, mais le film ne contextualise jamais leur relation, le pourquoi de cette haine mutuelle; Cole Young est certes le plus travaillé, ce combattant de MMA raté qui doit s'improviser héros, mais le personnage n'étant pas assez approfondi, son accomplissement final manque de poids dramaturgique, et je me désole que la rivalité avec Sub Zero soit si mal exploitée.
Après, joue-t-on et regarde-t-on un Mortal Kombat pour son histoire incroyable, rien n'est moins sûr. Le film compense ses lacunes scénaristiques par de la bonne baston des familles.
Des kombats, parasités encore une fois, par un montage légèrement sur-découpé, mais qui heureusement ne gâche pas le rythme et ne les rend pas illisibles. On sent que Simon McQuoid avait envie de faire de vrais combats bien chorégraphiés, mais peut-être à cause de son manque d'expérience (MK est son tout premier film), le découpage pâtit. Mais encore une fois, les kombats sont très bien, ne nous méprenons pas. La présence de gros gore qui tache et même de Fatality les rend d'ailleurs hautement jouissifs. Le paroxysme de la jouissance étant atteint avec le kombat final. Votre serviteur a des goûts simples.
En plus le film nous fait l'insigne honneur de ne pas être un réservoir à fan-service de 2 heures ni de forcer le teasing autour d'éventuelles (voire probables avec le score actuel du film aux États-Unis) suites. Juste quelques petites pistes, sans que le film se sente obligé de nous faire "Ouais, Shao Khan ! Ouais, Quan Chi !...", le film a le mérite de ne pas nous prendre pour des cons.
Et c'est d'ailleurs comme ça que je décrirais Mortal Kombat : Il ne nous prend pas pour des cons.
Il sait que l'on est là pour de la baston et du sang. Il nous les donne. Point.
Parfois, il suffit de pas grand chose pour faire une bonne adaptation de jeu-vidéo.