Mortal Kombat : Annihilation est une succession de combats sans queue ni tête dont l’exécution, hormis deux séquences impressionnantes, ressemble à s’y méprendre aux épisodes des Power Rangers. La présence derrière la caméra de John R. Leonetti ne vaut que pour le soin qu’il porte à la photographie, étant lui-même directeur de la photographie sur le précédent volet ainsi que, plus tard, pour les films de James Wan. La distance critique et amusée que mettait Paul W.S. Anderson entre son long métrage et le jeu vidéo de même nom lui permettait de représenter la bêtise au sein d’un univers loufoque, une bêtise qui, par son explicitation permanente, ne visait pas un spectateur idiot mais bien un spectateur conscient qu’il regarde une idiotie et conscient qu’une idiotie peut le divertir. Rien de tel ici : le premier degré règne en maître, parasité çà et là par des pirouettes humoristiques ratées.
S’il demeure regardable et dispose d’une esthétique cohérente, Mortal Kombat : Annihilation n’interroge jamais ni son statut d’adaptation ni celui de suite à une adaptation. Elle n’est qu’une grosse production qui pulvérise tout sur son passage, qui amuse vaguement au début avant de nous assommer sous un déluge de coups et de musique techno. K-O.
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