Il se dit volontiers qu'en Arménie rire et pleurer sont indissociables et peuvent se succéder sans transition. C'est ce que tente d'illustrer Moskvitch mon amour, premier long-métrage d'Aram Shahbazyan, qui bénéficie d'une sortie française tardive, plus de 4 ans après son tournage. L'histoire est celle d'Hamo, vieil homme devenu arménien après la chute de l'URSS mais dont la nostalgie pour l'époque de Khrouchtchev est symbolisé par son désir ardent d'acquérir une Moskvitch, la voiture symbole de la classe moyenne soviétique. De couleur rouge, cela va sans dire. Le scénario tient dans des péripéties tragicomiques autour de l'achat toujours différé de ce véhicule fantasmé. Le film manque de rythme mais pas de conviction, son humour semblant parfois un peu lourd et inopérant, mais c'est un tableau vivant de la vie dans un petite village arménien déshérité qui a au moins valeur documentaire. Le peu de films issus d'Arménie ou des pays du Caucase en général (on ne voit plus beaucoup d'oeuvres géorgiennes ces temps-ci) incite à une certaine indulgence. Comme alternative rafraîchissante au déferlement de films hollywoodiens sans grand intérêt, avec ou sans super-héros.

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le 27 janv. 2019

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