Le genre humain dans sa forme la plus sombre... et la plus vraie !

Ayant aimé les (quelques) films de la filmographie de Darren Aronofsky que j’ai pu voir, et ayant beaucoup apprécié le trailer de ''Mother’’, j’ai profité de mon temps libre pour aller le visionner en salle… Sans forcément en attendre quoi que ce soit…
Cela faisait des années que je ne m’étais pas senti aussi physiquement investi dans un film ! Peut-être que 10/10 est une note exagérée selon vous, mais j’assume parfaitement mon amour pour ce film !

SCENARIO:
Une femme et son mari (leurs noms ne sont jamais évoqués) vivent dans une maison de campagne, isolée de tout. Lui est un auteur en manque d’inspiration et elle n’est préoccupée que par la rénovation de son foyer et du bonheur de sa moitié. Les choses rapidement dégénérer lorsque des inconnus s’invitent chez eux. Lui est ravi de faire de nouvelles rencontres, Elle sent son cadre de vie menacé !
Il va être EXTRÊMEMENT compliqué pour moi de vous dire pourquoi j’ai aimé ce film sans rien spoiler de l’intrigue…
Dans les grandes lignes : j’ai adoré les symboles et les messages du film qui m’ont touché en plein cœur, et j’ai apprécié que les diverses émotions abordées ne soient pas toutes agréables.
Le rythme lent de ‘'Mother !’’ donne un côté oppressant et cyclique à cette œuvre et permet de bien saisir les enjeux et les thèmes.
Du tout début à la toute fin je partageait l’état d’esprit de la Femme et je comprenait et vivait en même temps qu’elle le chaos ambiant qui s’instaure petit à petit avec une lourdeur et un impact palpable.
Il n’est pas nécessaire de chercher un sens logique aux événements du film ou d’en relever les incohérences car le réalisateur joue habilement avec toutes ces notions pour servir le propos symbolique de son œuvre.

VISUEL:
Comme tous les autres films de Darren Aronofsky, c’est une œuvre qui exprime l’étendue de sa folie et de son obsession par l’image !
La caméra n’est que rarement posée elle suit le personnage principal pour nous faire vivre ce qu’elle vit. La manœuvre fonctionne car nous sommes littéralement plongés dans la psyché de la femme. Ses émotions deviennent les nôtres et ses craintes nous effraient également.
La mise en scène ne cesse de monter crescendo : on commence en douceur et on monte de plus en plus dans la destruction et la folie ! Les plans passent d’un aspect classique mais efficace à une forme déformée et brutale !
Le travail sur le son est brillant par sa simplicité. Le bruit augmente lors de certaines scènes pour faire ressortir le malaise du personnage. En nous brusquant physiquement, le film nous place dans la même position que la protagoniste. De même les multiples déformations des images créent une parfaite représentation du chaos à venir !
Avis à tous les Godard et autres ‘’auteurs’’ du cinéma français : c’est comme ça qu’on crée un film sensoriel !
Le seul point noir à ce niveau vient des effets spéciaux (numériques surtout) qui sont assez visibles et donc peu immersifs. Mais ils sont peu nombreux en fin de compte.

ACTEURS:
Jennifer Lawrence est impressionnante ! Dans ce film elle possède un côté fragile et innocent mais souffre d’une obsession maladive pour l’amour et le bonheur de son couple. Le personnage et facilement appréciable par son caractère et par son égarement au sein de l’intrigue. Elle serait presque une représentation du spectateur.
Javier Bardem est un acteur que j’apprécie. Son interprétation est sobre mais d’une efficacité redoutable. Comme sa femme, ce personnage est dévoré par une obsession bien particulière : il est obnubilé par l’Amour au sens large ! L’Amour et l’admiration que lui vouent les autres, amour qui le nourrit autant qu’il l’aveugle.
Les autres acteurs sont convaincants. Ed Harris et Michelle Pfeiffer n’ont plus rien à prouver dans leurs capacités à jouer. Même en ne se résumant qu’aux éléments déclencheurs de l’histoire, leurs personnages sont justes et bourrés d’autant de défauts que de qualités.

DEFAUTS ? :
- Certains effets numériques ne sont pas parfaits.
- Il est clair que ce film ne pourra pas parler à tout le monde, il risque de paumer certains d’entre vous.
- S’il y avait une seule scène que je voudrais voir retirée de tout le film : ce serait le tout premier plan du film ! Celui où on voit notre héroïne et qui, à mon avis, spoile sans raison la fin de l’intrigue…