Étouffant, rythmé, sans jumpscares, entre Rosemary’s Baby et Funny Games, un métrage qui serre le cœur (comme les murs de la maison) pendant deux heures, avec cette sensation d'être aussi vulnérable que la cheffe de famille — refuge assiégé par la culture du Capital.
Perdra peut être en valeur au second visionnage à cause de certaines situations peu vraisemblables, mais j’aurai souhaité le voir au cinéma.
Mouvements nerveux à l’épaule, plans longs, bruits de pieds nus : tout est mis en place pour permettre l’identification quasi-naturaliste avec Lawrence (dont le stress est également figuré par une écrasante majorité de plans serrés, et dont l’acting rappelle l’Adjani de Possession).
Indécents, nous violons la planète, seul véritable Eden, perpétuellement assassinée par la foule fanatique d'un Dieu narcissique qui ne cesse d'échouer. Et à la fin, la Nature se venge.
C’est le message avoué par Aronofosky, dont l’iconographie chrétienne apporte ici finalement peu.
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