Je cite: "Un art virtuose sans équivalent dans le cinéma contemporain "

    Bong Jong Ho était la nouvelle coqueluche du cinéma coréen. Les artistes qui ont le vent en poupe, il peut y en avoir beaucoup, mais vu les notes que je vois, qui vont de 8 à plus, je m’attendais à une virée en apesanteur. Et j’ai rien ressenti de tel. Je l’avais déjà vu une première fois sans être convaincu. Bonne poire, je me suis dit que j’avais raté un truc, et je l'ai re-visionné de bonne foi, et bien c’est toujours pareil. Pas mauvais film, mais très moyens vu les qualités du cinéaste.
Je remarque que ceux qui critiquent le film le comparent souvent aux précédents efforts du cinéaste, et je trouve ça tout à fait correct, puisque comment savoir sinon s’il améliore ou pas ? Sauf que je dis que passer de The Host à ça, c’est n’importe quoi. Il recule, ce qui peut arriver à tout cinéaste qui expérimente des trucs.

  On commence par une scène presque poétique. Une femme d’âge mûr qui danse dans un champ. On passe à un accident de la route pas crédible, et à une scène d’amputation tronquée. Alors soit Bong fait un exercice de style libre, et détaché de toute exigence, soit on n’a pas le même sens de l’humour. Un gars renversé par une voiture qui se met à courir derrière le chauffard pour réclamer vengeance, c’est limite film comique ; et la femme qui se coupe le doigt, et s’en sort avec un simple pansement, je me dis que la crédibilité on peut jouer avec, d’accord, la mettre complètement au placard, non. D’autant plus que le reste du film n’est pas mieux. des plans très étudiés du point de vue de la composition, il y à de la maîtrise là-dedans.
Par contre l’histoire, elle est un peu parent pauvre.
C’est un thriller ? Pas vraiment. Une ou deux scènes chocs, pour nous réveiller un peu…c'est quoi alors?

  La mère enquête pour innocenter son fils. C’est un prétexte pour montrer des scènes de voyeurisme, ou de la violence gratuite, sans suite. Suspense, maigrelet. Bong fait confiance à son talent de filmeur, mais sacrifie son scénario, sa mise en scène tient tout seul, mais laisse un goût d’inachevé.

Les acteurs, je les trouve moyens, et ils ne sont pas aidés par le manque de matière, pas assez bonne l’histoire. Si c’est un film de genre, c’est lequel ? Ça continue... Et il finit par un plan magnifique, à la lumière du soleil couchant.
Une scène qui pose autant de questions que posait la scène d’introduction du film. A-t’il traité le projet dont il était question au début ? Mother ? Il n’y a pas de Mother, Bong se regarde trop le nombril pour s’intéresser à Mother.

    Il a passé son temps à tourner autour de la Mother, sans jamais lui laisser exprimer quelque chose. Elle passe son temps à courir derrière son fils bête, et soudain à l’air aussi bête que lui, personnage vide et peu intéressant. Il a passé son temps à rajouter d’autres personnages secondaires, Bong, encore moins intéressants que les personnages principaux. Il veut dire quoi ? Critique de la société coréenne,  corrompue ? On l’a déjà fait ça. Chaque cinéaste coréen traite de ce sujet, on l’a déjà, en bien mieux que là. Vu qu’il ne privilégie aucune piste, (comme c’est facile), on est libre de croire ce qu’on veut? C’est le genre de raccourcis qu’on ne pardonnerait pas à un débutant. Il veut dire que cette mère est vide et névrosée ? Il se donne beaucoup de mal pour rien. Elle doit être frustrée sexuellement. Dans ce cas, qu’est-ce qui l’empêche de se trouver un mec ? Le thème de la frustration survolée, suggéré, même pas traité. Enfin, bref…c’est moyen.