Ok, je ne sais pas par où commencer. Si, peut-être en disant que j'ai découvert ce film sur le tard, c'est à dire dix ans après sa sortie mais que c'est TOUT A FAIT ma came. Merci à ma copine pour me l'avoir découvert et qui sait que j'aime les histoires un peu SF, un peu philosophique avec des lignes temporelles différentes.
En fait, en voyant ce film, je me suis rappelé ce que j'avais dit de manière un peu vacharde sur le The Tree Of Life de Terrance Malick : "Ce côté énervant du réalisateur bouffi d'orgueil qui tente de dire "regardez j'ai tout compris à la vie" Et c'est vrai qu'il y a une sorte d'universalisme dans le film (on veut englober la vie dans son ensemble) sauf qu'ici c'est divertissant.
Pour le coup, le film est un peu brumeux et cherche à faire son malin mais au final, ça passe assez bien parce que la narration n'est jamais pesante, les transitions sont belles et le film ne nous perd pas trop. Ou plutôt quand il nous perd, on se sent jamais laissé de côté, il y a toujours quelque chose à voir ou à comprendre.
Au final, on est juste sur un film "what if" où le personnage principal vit plusieurs vie différentes selon ses choix (un principe connu dans la narration, on connait par exemple "pile ou face" "smoking no smoking" etc...) mais le tout est accentué par le fait qu'on ai un désordre temporel, qu'il y ai des choix à l'intérieur d'autres choix et que certaines timelines sont plus liés à l'imagination du personnage (tout ce qui se passe sur Mars.) Au fond, Mr Nobody lorgne même du côté du film à sketch dans lequel on aurait plusieurs récit : celui d'un homme plongé dans le narcissisme, celui des troubles psychiques et de la cyclothymie, une histoire d'amour romantique un peu neu-neu sur des amants maudits, sauf que le tout est entremêlé ce qui fait qu'au final, on passe un bon moment, même si j'avoue ne pas avoir essayé de tout remettre dans l'ordre.
Bon, graphiquement, c'est beau, et ça pète la classe partout et surtout il y a une assez belle cohérence entre l'utilisation d'effets visuels et celle des effets de style. Le coup du rêve prémonitoire sous forme de maquette par exemple. Il y a un peu de Michel Gondry chez Jaco Van Dormel. (J'ai pas regardé, mais il est possible qu'ils aient la même équipe technique, ça expliquerait pas mal de chose.) Après Jared Leto est assez crédible à la fois comme employé minable que comme pdg ou artiste et ça fonctionne assez bien, si vous aimez ses grands yeux sans arrêt écarquillés. Au passage, c'est le deuxième film où coup sur coup, l'acteur principal a été maquillé en vieille personne et autant ça avait un côté "valée dérangeante" chez Clint Eastwood, autant ici, ça fonctionne bien.
On sent aussi pas mal de clins d'oeil par-ci par-là : A Matrix ou à Harold et Maude. (Dont une scène est littéralement reprise d'Harold et Maude.)
On pourrait pinailler sur plein de trucs : le choix initial (papa ou maman) qui est fait de manière franchement caricaturale (Qui laisse son gamin courir après un train ? En plus il a pas son billet...) les tonnes de questions irrésolues (que deviennent certains enfants ? pourquoi le père est-il handicapé dans certaines des time-lines) certaines métaphores qui ne tiennent pas trop debout (le personnage peut prédire l'avenir mais pas tout le temps) et je comprends qu'il y ai des gens qui l'aient trouvés fouillis et qui se soient emmerdés devant.
Après, j'ai lu le scénario de son premier film Toto Le héros et j'ai l'impression d'y voir le même film. Remake ? Même source d'inspiration ? Je suis assez curieux. (D'autant plus que le réalisateur n'a fait que 4 films dans sa vie.) A creuser.