J'ai vu mon second Capra au cinéma, et j’en fus bien satisfaite. Tout était en place pour une séance parfaite : une salle peu occupée, une digestion amorcée, des recommandations confortées... bref, je l’attendais de mes deux pieds fermes.

Comme souvent, j’espérais tellement de ce Mr Smith, que je fus légèrement déçue (précisons quand même que je ne le le fus que par la première moitié du film). La mise en place de l’intrigue et des personnages prend du temps, et la suite des événement semble être parfois trop prévisible. Mais cela change rapidement car «Il ne va pas se laisser faire ce Mr. Smith».

En effet, le reste n'est qu'enchantement. James Stuart est un acteur hors pair. Il parvient à incarner à la perfection cet américain moyen qui rêve de justice sociale universelle. Parce que Mr Smith est un candide qui va rapidement découvrir qu'il est tombé dans la fosse aux lions en étant nommé sénateur des États-Unis d'Amérique. Au lieu de se morfondre et de lâcher prise, il deviendra lui-même un lion, mais un lion sage et engagé.

Pourquoi ce film a autant de succès encore aujourd'hui ? Parce qu'il est criant d'actualité, et qu'il fait référence à des évolutions manquées de la société. La corruption, le capitalisme outrancier, l'égoïsme, l'appât du gain, le machisme...sont autant de défaut de l'humanité que dénoncent Capra dans ce film. C'est un pied de nez à la vision édulcorée de la démocratie américaine voire de la démocratie tout court, gangrénée par des siècles de magouilles en tous genres. Le pouvoir appartient au peuple, mais en vérité, il est contenu dans celui qui a l'argent et la parole. Les femmes ne sont bonnes qu'à marier. Pas de politique pour elles, les cercles sont masculinisés. Les enfants sont muselés et la presse orientée. Le monde va mal...

La société est une jungle mais il y reste un avenir plus glorieux. Certains individus ont envie de bien faire, envers et contre tous. Ils suivent leurs principes et se moquent des conséquences. En leur âme et conscience, ils apportent la lueur d'espoir qui achève ce film avec brio.

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le 7 janv. 2015

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elfemere

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