L'amour n'est pas un long fleuve tranquille.Lorsque l'on se fait piquer l'issue est souvent fatale.

Après plusieurs visionnages de films moyens (la période pré-Cannes est rarement propice aux chefs d'oeuvres) quelle joie de découvrir Mud dont la bande-annonce avait tout de suite attiré mon attention.

Mud est en film envoûtant. Envoûtant par son sujet, à la fois universel et singulier : les relations amoureuses. Car quoiqu'on essaye de dire ce sont bien nos sentiments qui guident nos choix de vies. Les bons ou les mauvais choix d'ailleurs, comme semblent nous l'apprendre le personnage de Mud (quel plaisir de retrouver Matthew MacConaughey après l'excellent Killer Joe) .
Le film navigue entre The tree of life et Les bêtes du sud sauvage. Mud est en effet un film aquatique qui traite de l'apprentissage amoureux de nos deux héros adolescents, Ellis et Neckbone (respectivement, Tye Sheridan et Jacob Lofland).
A travers leur rencontre avec le mystérieux Mud, ils vont découvrir à quel point l'amour peut être beau et destructeur à la fois. Le jeune Ellis subit une crise familiale : divorce imminent de ses parents, déménagement, amenant à une crise d'identité et impression d'abandon que tout enfant de divorcé a ressenti au moins une fois. C'est naturellement qu'il se raccroche alors à l'amour que voue Mud à la belle Juniper, sa promise qu'il est censé retrouver.
Rattrapé par la réalité des rapports amoureux (la rupture annoncée de ses parents, l'échec cuisant de sa première relation avec la jeune May Pearl), Ellis trouve la force grâce au soutien sans failles de son ami Neckbone (beaucoup moins cérébral mais tout aussi attendrissant) de poursuivre coûte que coûte, au péril de leur vie, le plan mis en place avec Mud pour lui permettre d'aller retrouver son amour.
Le personnage d'Ellis nous rappelle à quel point il est important de croire à ce qu'on juge juste et important, de la même façon que Mud n'a pas hésité à tuer pour préserver son histoire d'amour, se condamnant à l'exil.
La réalisation est maitrisée, la bande-son accompagne parfaitement les états d'âme de nos héros et l'ensemble des acteurs signent des interprétations d'une justesse incroyable.
SarahLehu
9
Écrit par

Créée

le 16 mai 2013

Critique lue 507 fois

7 j'aime

Sarah Lehu

Écrit par

Critique lue 507 fois

7

D'autres avis sur Mud - Sur les rives du Mississippi

Mud - Sur les rives du Mississippi
Lilange
8

Stand by Mud

Dear Jeff, Je suis tombée tardivement dans les méandres de tes pellicules poussiéreuses, et je m’en excuse humblement. Après tes histoires de familles dans Shotgun Stories et ton immersion...

le 12 juin 2016

78 j'aime

6

Mud - Sur les rives du Mississippi
Strangelove
9

Un coup de cœur au naturel.

C'est mon premier Jeff Nichols. Et je m'en souviendrai. Moi qui voulais à tout pris commencer par Take Shelter, je me suis finalement régalé avec cette histoire magnifique mêlant une multitude de...

le 30 juin 2013

68 j'aime

10

Mud - Sur les rives du Mississippi
Hypérion
7

Mississippi & passions

Mud, c'est un film visuellement impeccable, qui invite avec une maestria rare à se plonger dans la torpeur boueuse des rives du Mississippi. Si vous avez comme moi été bercé par les histoires de Tom...

le 10 févr. 2014

66 j'aime

7

Du même critique

Hippocrate
SarahLehu
7

Critique de Hippocrate par Sarah Lehu

Qui n'a jamais entendu autour de lui des anecdotes drôles, crues, surprenantes et émouvantes sur la médecine ? L'hôpital est nul doute l'un des lieux les plus représentatifs de la société et c'est...

le 10 sept. 2014

7 j'aime

2

Il était temps
SarahLehu
3

Critique de Il était temps par Sarah Lehu

Dix après la réalisation de sa première comédie romantique Love actually et après un passage dans le monde déjanté des radios pirates rock n'roll de Good Morning England (2009), Richard Curtis...

le 20 nov. 2013

7 j'aime

1

Gravity
SarahLehu
4

« Ma bouze oui, mais dans l'espace et en 3D »

Un mot sur « l'époustouflant Gravity » le chef-d'oeuvre incontesté et incontestable de la décennie voir du siècle si l'on en croit certaines critiques dithyrambiques... Que les choses soient claires,...

le 30 oct. 2013

7 j'aime

6