Chinoiserie
Déjà soyons clairs, Mulan 2020 n'est pas un bon Disney et ce n'est même pas un bon film. C'est un film qui se complique la vie, qui brasse de l'air et qui n'arrive pas à faire naitre autre chose que...
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le 5 sept. 2020
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Avec l'adaptation Live de Mulan, Disney s'attaque au marché déjà très étoffé des films Hongkongais en costumes. Le casting est éloquent, Jet Li, Donnie Yen, Gong Li, Jason Scott Lee, Ming-Na, quasiment toutes les légendes du cinéma asiatique y figurent, il ne manque plus que Jackie Chan et Michelle Yeoh pour compléter le tableau. Ang Lee à la réalisation et Zhang Ziyi dans le rôle titre, avaient été à l'origine pressentis par le studio dès 2010, mais ce sera finalement Niki Caro une Néo-zélandaise qui signera l'adaptation. Le film est tourné en langue anglaise, la grande majorité de ces stars étant par ailleurs anglophones. Ce n'est pas la première fois qu'un studio américain aborde les mythologies de l’Asie médiévale, on se souvient de la Grande Muraille avec Matt Damon ou encore 47 Ronin avec Keanu Reeves, mais il aura la particularité de mettre en avant une actrice sino-américaine, Liu Yifei, et par la même s'affranchir de tout soupçon de 'whitewashing'.
Les moyens sont faramineux, 290 millions de dollars pour une diffusion exclusivement en Streaming, Covid oblige, du jamais vu, mais quelque part indispensable pour lancer la plateforme Disney+ pour le moment très pauvre en titres (Hormis The Mandalorian, mais ils annoncent du très lourd pour la suite). Un sacrifice calculé mais dévastateur pour les malheureux exploitants de salles, dont certains avaient tout misé sur ce film, avec Tenet, pour la reprise.
Mulan version Live n'est pas désagréable à suivre, loin de là, mais il pâtit d'un côté édulcoré voire stéréotypé, loin de l'audace et l'authenticité des meilleurs films Hongkongais médiévaux, comme Tigre et Dragon, Le secret des poignards volants, Hero, Les 3 Royaumes ou encore Les Seigneurs de la Guerre. Avec une image léchée et politiquement correcte, sans aucune grossièreté ni effusion de sang même au cœur de la bataille, il s'adresse à un public large mais décevra sans doute les plus aguerris du genre. N'offrant que peu de scènes d'art martial au regard de l'ambition du projet, Mulan nous présente une Asie idéalisée, réunissant de nombreux poncifs dans un cadre harmonieux et relaxant à l'image du restaurant chinois le plus chic du quartier. Mais il est fort probable que le Canard laqué, surtout s'il se prénomme Donald, ne soit jamais au menu ! Bref, je tente de rattraper ce goût trop sage avec Blade of the Immortal...
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le 20 déc. 2020
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