"Ouais c'est trop nul, mon pauvre cerveau préfère se faire sodomiser par des grands films à budget pharaoniques comme Titanic ou Avatar plutôt que de se fatiguer devant un film qui réclame plus d'une minute d'attention, après tout un film c'est fait pour détendre quoi merde !" Oh, si tu savais comme je te méprise du plus profond de mon coeur, toi, être qui ose mettre la même note à "Bienvenu chez les chtis" qu'à "Sixième Sens". Comme je te méprise toi, qui ose parler de la vie privée d'un réalisateur pour te faire une idée sur son film ...
"Mulholland Drive" est excellent en son genre "Lynchien", (ouaf ouaf), un scénario compliqué mais compréhensible quand on s'y intéresse et que notre Q.I. dépasse le nombre de la température anale (dixit Desproges). On voit un accident de voiture, un pot de peinture rose, une clé bleue, un cow-boy (YMCA), la mafia, un tueur, des seins, des téléphones, des seins, une perruque bleue, une perruque blonde, des seins, une tasse de café, des seins, une clodo etc ... oui, "Mulholland Drive" est peut-être un film à regarder plusieurs fois pour comprendre, mais quelle extase à chaque visionnage de voir que Lynch peut nous triturer la boîte craniène avec une aisance incroyable. Bien plus qu'un Thriller, "Mulholland Drive" redéfinit le genre avec une finesse.
"Une lesbienne est une femme qui aime mieux sa prochaine que son prochain" disait Pierre Dac et cette phrase ne peut pas mieux éclairer le film. Dans cette histoire, Betty/Diane est à la fois obsédé par Rita mais veut sa mort, le scénario du film peut donc être le scénario du film pour lequel Betty auditionne, avec ce bon vieux Jimmy, lors de sa prestation Betty s'approche de l'acteur et veut le tuer, enfin bref, Lynch est fort à son jeu de nous balancer des trucs dans la gueule sans nous expliquer pourquoi qu'est-ce qu'on a ça là, et c'est un peu pour ça qu'on aime le cinéma de Lynch, les réponses sont sous nos yeux et c'est à nous de les chercher. C'est sûr que c'est pas le même boulot avec "20 ans d'écart". Mais comme on dit, on ne discute pas les goûts et les couleurs.
En parlant de goût, les hétérosexuels confirmés et les lesbiennes qui en ont (du goût), peuvent déjà mettre un point supplémentaire pour Naomi Watts, faut pas se mentir, je défie quiconque qui ose me dire qu'il a zappé la fameuse scène à venir m'enfoncer le DVD dans ma gueule. Alors oui, c'est peut-être pas très objectif, mettre un point pour des lesbiennes "Est-ce bien raisonnable ?" (dixit Desproges), et bien évidemment, lorsque c'est Naomi Watts et Laura Harring, on doit le prendre en considération, et même si c'est autre chose que Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart, on a en face de nous deux actrices qui jouent parfaitement bien, une scène de ce genre c'est pas un simple ptit bisou à la va te chier pour une série américaine de "teenagers" entre une madame et une autre madame, là les deux actrices jouent à la perfection, faut quand même souligner que c'est sans doute le genre de scène le plus dure à interprêter et je ne dis pas ça avec un prétexte à la con pour voir Watts et Harring à poil dans le même lit.
Enfin le film ne se résume pas à "Watts est une lesbienne faut le voir", le scénario et la mise en place d'un Lynch fidèle à lui même sont brillants, les deux histoires interposées qui prennent un sens ensemble c'est un peu la spécialité de Lynch et là encore une fois ça fonctionne. Alors est-ce que Lynch a fait un film anti-Hollywood, ça me paraît aussi fondé que "Mulholland Drive" soit un Western parce qu'un cowboy, que l'on nomme cowboy, se prend pour un cowboy durant tout le film. L'important c'est la qualité du film, de la réalisation et des interpretations, il y a déjà bien assez de mystère dans le film pour qu'on s'intéresse aux mystères sur le réalisateur dont, de toute façon, nous ne connaîtrons jamais la motivation.
Bon Film :)