Fascination. C'est peut-être le mot pour décrire ce film. La fascination du personnage de Naomi Watts (dont je suis tombée amoureuse dans ce film) pour Rita, pour le monde que lui promet Hollywood, fascination de David Lynch pour le rêve, le sensible, l'inexplicable, les désillusions; et enfin, fascination du spectateur qui, quand il sort de ça, se dit - soyons honnêtes - "euh ... Hein ?"
Cela a été dit et redit dans les précédentes critiques mais, ne vous attendez pas à voir un film que vous comprendrez de A à Z. Je pense même que ce film n'est réellement appréciable que si le spectateur accepte qu'il n'aura jamais de réponse clair à ce rêve. Car oui, comme l'a dit David Lynch, ce film est un rêve, état entre le réel et l'irréel, où, selon son essence même, tout est subjectif, rien ne peut être sûr, et les signes qui le constitue sont interprétables de milles et une façons selon chacun.
Non, on ne peut pas aimer ce film si on cherche à tout pris à la comprendre, à lui donner un sens logique. Ce n'est pas son but. Ce film, c'est l'histoire d'attirance, de trahisons, de choix, de perte des repères, d'identité. Tellement de thème abordés, tellement d'interprétations possibles, de moments envoûtants sans même que l'on comprenne pourquoi. Des actrices sublimes, un scénario à tiroir; oui, nous sommes bien devant un rêve, devant une illusion.
Je crois que je connais autant de personnes qui aiment que qui détestent ce film. Moi-même, boulversée par cet ensemble aussi perturbant que fascinant, pourrait lui reprocher son aspect "masturbation interllectuelle" - avis personnel, mais il faut avouer que parfois, trop de "regardez mon film est spécial, je fais du cinéma différent où on comprend rien !" peut déranger -. Mais, si vous avez la chance d'être pris dans ce tourbillon de sensibilité, de questionnements et de sensualité, le film en vaut le détour. Il vous marque, que vous l'ayez aimé ou non. Il vous fascine.