Le qualificatif qui revient le plus souvent lorsque l'on évoque Mustang, c'est "lumineux".
Et il l'est assurément, avant tout grâce aux 5 actrices principales qui rayonnent de par leur naturel, leur complicité, et cette soif de liberté.
Car c'est ce besoin, presque viscéral, de s'extirper de leur condition, écrasé sous le poids des traditions, qui offre au film de vrais moments de grâce.
Au milieu de cette ambiance étouffante, le meilleur exemple est ce match de foot où les filles se rendent après avoir fait le mur : elles dansent, crient, se prennent dans les bras. Elles sont libres pour quelques instants.
Forcément, le spectre de "The Virgin Suicides" plane sur le film, mais si dans ce premier, les sœurs sont indissociables et restent unies comme une, jusque dans leur fin tragique, il n'en est rien dans "Mustang" :
Les personnages ont des personnalités bien définies, ce qui va conduire chacune d'elle à des destins diamétralement opposés.
D'ailleurs en parlant de différences de caractères, la benjamine Lale sort incontestablement du lot :
si l'on garde espoir pendant tout le film, c'est grâce à elle, malgré son jeune age et son aspect frêle, c'est le personnage le plus fort et le plus déterminé, qui agi en leader.
Elle est d'abord simple spectatrice du sort réservé tour à tour à ses sœurs (malgré quelques interventions toutefois) jusqu'à cette scène magnifique (soutenue par une musique poignante) où elle se promène dans le jardin de sa maison, en contemplant ce qui ressemble désormais davantage à une prison.
On perçoit cette incroyable maturité dans son regard et dans son attitude, et c'est cette prise de conscience qui va agir comme un déclic et précipiter la suite des événements.