Elles vont s'introduire en vous pour vous dévorer de l'intérieur !!

Avant de débouler avec verve dans une analyse des plus cinglantes sur ce qui à trait à une de ces dingueries dégueulasses ayant pour objet myriades d'immondes limaces à l'intérieur de corps déflorés comme souillés, voyons ce que nous apprend la quatrième de couv' du DVD fraîchement déniché au fin fond d'un bac de nanars bradés à 50 centimes l'unité :


Une petite ville des États-Unis est le théâtre de décès étranges. Les services sanitaires envoient sur place Mike Brady, un de leurs agents, afin d'épauler le shérif local. Ce qui ne devait être qu'une enquête de routine tourne au cauchemar, les victimes ayant été partiellement dévorées. Au vu des analyses, Brady émet une hypothèse jugée farfelue : les victimes auraient été tuées par des limaces mangeuses de chair humaine. Les morts s'accumulent, et la théorie de Brady se confirme...


Rien que de lire "services sanitaires" et "limaces mangeuses de chair humaine" dans un même résumé a de quoi me faire bouillir, frire et servir dans un délicieux dîner mes propres gonades façon gyozas à la sauce nuoc-mam.


Si je devais évoquer quelque réflexion concernant l'esthétique de ce film en une seule comparaison, je dirai "le reste de bouffe gorgé d'eau qu'on retrouve à la fin d'une vaisselle et que tu dois extirper à la main avec un air de dégoût palpable où tu te demandes d'où peuvent bien venir certains bouts". Tu vois un peu le genre ? Et encore, on est clairement en deçà de la réalité. Parce que là on tombe à un niveau exceptionnel dans l'immonde. Tout est absolument dégueulasse, à commencer par le sur-jeu constant des acteurs, leur doublage désopilant et, bien évidemment, à cause de ces putains d'horribles bestioles qui seraient capables de transformer ta dernière tourista en exemple de bienséance mondaine.


Si décrire ce bousin boudiné d'hémoglobine plein les babines s'avère aussi impossible que fastidieux, j'ai sélectionné pour toi un petit florilège de grands moments de cinéma :



  • Il y a ce type qui se voit obliger de se couper la main à coup de hache sous prétexte qu'une limace s'est introduit dans son gant de jardinage. Ce même type qui renverse ensuite tout dans sa serre et notamment des produits chimiques produisant une gigantesque explosion.

  • Brady qui se fait mordre par une limace et que t'en vient à te demander s'il ne va pas dès lors se transformer en méta-humain, moitié agent des services sanitaires, moitié limace.

  • Le couple d'ados extatiques qui fornique à la maison et tombe face à une marée de limaces venant littéralement tapisser le sol de la chambre. La nana se lève du lit et trébuche dans la mélasse composée de bêtes rampantes pour se faire manger le visage et le reste sous les yeux de merlan de son abruti de copain.

  • Le gonze qui, en plein déjeuner d'affaire au restaurant, est secoué de spasmes avant de voir s'échapper des centaines de vers de sa petite gueule.

  • Le scientifique qui nous apprend que les limaces aiment à se reproduire dans des zones noirs et humides... Tellement de blagues possibles, malheureusement plusieurs associations risqueraient de me tomber dessus...

  • Le fait que personne ne réagisse à cette épidémie de meurtres horribles, tout au plus les acteurs semblent s'amuser de la situation comme si de rien n'était. Même entre eux ils ont l'air de se foutre mutuellement de la gueule des autres comme si on leur avait lu le résumé du film juste avant.


Voilà, entre autres. À découvrir accompagné d'un bon chili con carne histoire de rester dans le thème.


Et finalement on peut aller nettement plus loin dans la réflexion car sous-texte nous pouvons trouver à tous les coins de rues, aussi forcés soient-ils. Là ce qu'on peut noter est cette façon d'utiliser les personnages comme des archétypes à abattre. Et si le film s'avère ibérique il n'en est pas moins très américain à ce niveau précis. En effet, les victimes des limaces mangeuses de chair sont pour la plupart des couples dont la seule représentation est d'être sexualisés. Comme une vengeance divine venue dans le but d'exterminer le pêché de quelques êtres soumis à leurs pulsions, les limaces gorgées de sang, par leur image phallique, en sont les instigateurs. À contrario dans le camp des héros nous allons trouver cet agent des services sanitaires dont la fonction essentielle est d'assainir, de purger la saleté. De l'interprétation de base certes mais cohérente aux vues des clichés ambiants dans le cinéma de monstres et autres slashers...


Si la fin de Mutations (ou Slugs dans la langue de Shakespeare) paraît turbo naze avec néanmoins une ouverture aussi désopilante que ridicule sur un gros plan de limace ayant survécu au massacre final dans les égouts, le film n'en est pas moins un objet filmique somme toute fascinant. Extrêmement mauvais bien sûr mais d'une drôlerie exquise.

Fosca

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