CETTE OEUVRE EST D'une puissance émotionnelle si brute, si pure qu'elle m'a laissé pantois... et terriblement ému tout du long. Car oui, cette pureté et cette limpidité rendent naturellement l'ensemble extraordinairement poignant. C'est du très grand cinéma, aux fulgurances quasi-naturalistes dans le traitement, du fait que les acteurs soient tellement habités (Steve Carrell au sommet, et Tim Chalamet est absolument étonnant, son interprétation n'ayant rien de forcée mais au contraire saisissante de naturel et de vérité). L'histoire aurait pu donner quelque chose de particulièrement lourd et austère. Que nenni. Cette force émotionnelle est bien là, de manière si crue et mesurée, si bien retranscrite par le réalisateur qui a donc su trouver cette mesure - très consciencieux du sujet à la fois grave et délicat, il déroule sa mise en scène carrée et formellement travaillée en l'accompagnant de cet aspect presque documentaire. Un subtil mélange. Je reviens à ces deux acteurs si beaux et si magnifiques, qui dépeignent finalement ce qui se révèle être sur grand écran l'une des plus belles histoires d'amour entre un père et son fils. MY BEAUTIFUL BOY fait si bien ressortir ce lien entre ces deux-là, dont leur amour et leur lien est tellement enraciné que même l'entourage et les drames de vie ne pourront rien y faire. David Sheff et son fils. Nic Sheff et son père. On peut dire qu'ils s'aiment contre vents et marrées. Et cela même si le destin parfois cruel impose ses limites. Je vous dis, une histoire d'amour dans ce qu'il y a de plus brut.