Jacen- Trip in Asia

My Dictator (2014) - 나의 독재자 / 128 min.
Réalisateur : Lee Hae-Jun - 이해준
Acteurs principaux : Seol Kyeong-Gu - 설경구 ; Park Hae-Il - 박해일 ; Ryoo Hye-Yeong -류혜영 ; Lee Byeong-Joon - 이병준.

Mots-clefs : Corée ; Lacrymal ;

Le pitch :
En 1974, Seung-Geun est un acteur de théâtre qui peine à trouver des rôles, au grand dam de son jeune fils qui voudrait le voir triompher. Un jour, une drôle d’opportunité s’offre pourtant à lui, une audition pour un rôle tenu secret qui va bouleverser sa vie, et ses rapports avec son fils : être la doublure de Kim Il-Sung, le leader nord-coréen, lors de la répétition d’un sommet entre dirigeants du Nord et du Sud.

Premières impressions :
My dictator est un autre film que j'ai eu l'occasion de voir au Festival du Film Coréen à Paris (FFCP) et il s'agit certainement du film que j'ai le moins apprécié parmi les cinq ou six que j'ai pu y voir. L'idée de base est bonne et originale, hélas le film se découpe en trois parties mal équilibrées entre-elles, tant en terme de rythme qu'en terme d'intérêt.

Lors de la première partie, nous suivons Seung-Geun, un comédien raté mais passionné qui sera recruté par l'armée du Sud afin de jouer le rôle Kim Il-Sung, le Grand Leader Nord-Coréen. L'action se situe au plus fort de la dictature, en 1974, deux ans seulement après que Park Chung-Hee* ne se déclare président à vie. Cette première partie est alors l'occasion de confronter l'autoritarisme du Sud censé être "libre", et l'idéologie du Nord dont doit s'inspirer Sung-Geun qui doit savoir jouer son rôle à la perfection. Cette période d'apprentissage est très clairement la meilleure partie du film. Sous nos yeux Seung-Geun (et donc Seol Kyeong-Gu) devient le dictateur nord-coréen. Non pas qu'il lui ressemble, mais l'acteur trouve les gestes, les mimiques... Le jeu d'acteur est formidable.

La seconde partie nous plonge vingt années plus tard et nous suivons le fils de Seung-Geun qui vivote sous la nouvelle démocratie obtenue. Il est probable que le réalisateur ait voulu faire un parallèle entre la Corée du Sud de le dictature Park et celle d'aujourd'hui, mais hélas, cette partie ne fonctionne pas. J'ai eu l'impression qu'un nouveau film commençait, ennuyeux, sans relief. Le personnage du fils est sans intérêt, celui de sa petite amie guère plus. Ces nouveaux personnages ne sont pas au niveau. On retrouve un Seung-Geun vieux et grabataire qui se prend pour Kim Il-Sun à la maison de retraite. Il y a là bien trente minutes d'ennui ferme, comme si le réalisateur avait voulu meubler avant le final plutôt réussi.

Outre son manque d'équilibre dans le scénario, le rythme et le jeu des acteurs, My Dictator souffre d'un sentimentalisme exacerbé. Le réalisateur a abusé de la musique à émotion lors des situations tragiques. Ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.

Pour conclure, My Dictator ne m'a enthousiasmé à cause de ses trop nombreux manques. Heureusement, le jeu exceptionnel de Seol Kyeong-Gu sauve le film. Bref, à moins d'être curieux ou d'être fan de l'acteur, passez votre chemin.

Park Chung-Hee dirigea la Corée du Sud de 1962 à 1979. Il fut assassiné en 1979 par un ami de longue date qui était à la tête des services secrets du pays. Il est également le père de Park Geun-hye, l'actuelle présidente Sud-Coréenne.