Particulier

« If I had a normal family , and a good up-bringing, then I would have been a well-adjusted person. »

My Own Private Idaho c’est LE film qui fait basculer River Phoenix dans une autre dimension (même si A bout de course de Sidney Lumet sorti 3 ans plus tôt lui avait déjà valu une nomination aux Oscars à seulement 18 ans). Ici, il remporte l’un des titres suprêmes pour un acteur au cinéma ; la Coupe Volpi à la Mostra de Venise (équivalent du meilleur acteur) pour son rôle de prostitué gay.

Le film est assez marquant car sale (lieux fréquentés et galerie de personnages atypique comme des vagabonds, drogués, gay, clochards) et dur dans son propos, dans ses images. On a l’habitude que le principal concerné par le milieu de la prostitution soit de sexe opposé notamment.

J’ai titré "Particulier" parce que dans l’ensemble c’est un des films les plus bizarres que j’ai visionné, au niveau de l’ambiance, du rythme (saccadé) et du ressenti générale où l’on est à la fois mal à l’aise mais aussi à fond avec le personnage qu’interprète River Phoenix tellement il joue à la perfection.

La réalisation donc, est différente qu’a l’accoutumé. Gus Van Sant se démarque ici, de part son style derrière la caméra qui peut laisser dubitatif certains. On va dire que le film prend son temps sans pour autant être ennuyeux, parce que ce que l’on regarde nous laisse sans voix. Il rajoute sa petite touche, en plus des acteurs impeccables (Keanu Reeves, qui était le meilleur ami de River Phoenix dans la vie et que je trouve souvent irrégulier dans ses performances - Dracula, L’Associé du diable - est plutôt bon).
Un style de réalisation que certains n’aimeront pas donc. J’avoue ne pas apprécier tous ses films non plus (Promised Land par exemple) mais au moins, ils sont personnels et non commerciaux, ça change et ça fait du bien au cinéma même si je suis d’accord qu’il faut de tous, de l’indépendant au blockbuster. (grosse préférence pour les films indépendants toutefois)

Pour conclure, un bon film, triste et dérangeant avec une fin cruelle où l’échappatoire n’est qu’un rêve lointain. Par contre, j’aurais aimé en savoir davantage sur les personnages, donc une vingtaine de minutes supplémentaires m’aurait satisfait.

« I’m connoisseur of roads. I’ve been tasting roads my whole life. This road will never end. It probably goes all around the world. »

Note générale : 7/10