Servi par une musique absolument géniale qui donne au film toute sa puissance atmosphérique et mélancolique, Mysterious Skin fait parti de ces films parlant de la jeunesse avec une touche de mystère et d'originalité. Avec sa puissance mélancolique, son atmosphère éthérée, son ambiance mystérieuse, il raconte avec au fond beaucoup de finesse une histoire assez glauque. Le sujet est, si on y réfléchi bien, tabou et très peu abordé dans le cinéma. Aussi il est étonnant de voir la profondeur du film. Les deux points de vues sont d'autant plus intéressant qu'il y a d'un côté le gamin détruit par ce qu'il lui est arrivé, traumatisé à jamais, marqué au fer rouge, sa psyché en a été instantanément détruite, et puis il y a l'autre, le fantassin au coeur froid, celui qui a vu cela comme une histoire d'amour, transformé l'histoire sordide en souvenir amoureux confus et étrange, qui ne réalise pas à quel point cet évènement a fait de lui quelqu'un de froid, d'égoïste et de dangereux surtout pour lui-même. Toute la beauté du film réside dans la mise en scène, le choix d'abordé les souvenirs morcelés de l'évènement traumatique en des images graphiques marquant instantanément l'oeil du spectateur. Chose qui forcément donne de la puissance au film. Marquant, impressionnant, émotif, sensoriel, mélancolique, Mysterious Skin mérite sa réputation amplement. Chef d'oeuvre à sa manière.