Napoléon perd son grand-père et fait une fugue après avoir appris qu’il sera placé dans un orphelinat. Son amie Samantha et son vieux lion, Major, l’accompagnent dans cette aventure. Pas tellement crédible, voire complètement fou par moment, ce film de 1972 est grotesque dans le sens ou rien ne semble logique et cohérent. L’action est invraisemblable, les réactions des personnages sont incompréhensibles, et le contexte est complètement lunaire, alors même que le résultat recherché est le réalisme. Par ailleurs, je dois dire qu’en tant que spectateur, j’ai été extrêmement mal à l’aise et consterné de voir ces deux jeunes enfants évoluer ainsi autour de ce lion, comme s’il s’agissait d’un simple animal en peluche (j’y reviendrais).


En ce qui concerne l’œuvre en tant que divertissement, elle remplit sa fonction, et parvient à conserver notre attention tout du long. On reconnait les efforts techniques de la production (aussi irresponsables soit-ils). En revanche, le scénario n’est pas abouti, certaines scènes, comme déjà dit plus haut, paraissent approximatives. Je crois que la scène la plus réussie est celle de l’échange entre Napoléon et son grand-père sur le sens de la vie et de la mort, un petit moment de grâce dans une œuvre globalement navrante.


Coté casting, on retrouve les enfants star de Disney des années 70, Jodie Foster et Johnny Whitaker. Le jeune Michael Douglas étonne par sa présence, même s’il ne brille pas par son talent.


Le plus consternant pour moi, c’est la prise de danger excessive que la production a tolérée pour ses jeunes acteurs. À plusieurs reprises je me suis fait la remarque que de laisser des enfants en contact rapproché avec un lion était absolument inconscient et irresponsable. Je me suis même dit qu’un drame aurait très vite pu arriver. Je me suis aussi demandé si les pauvres lions de la production (Major et ses doublures) n’avaient pas été maltraités d’une manière ou d’une autre. Bien sûr, ils étaient dressés, mais tout de même, on a le sentiment qu’ils n’ont absolument plus rien de leurs instincts sauvages naturels, et c’est à se demander par quel moyen les dresseurs ont réussi à les diminuer de la sorte (une aberration pour moi). Puis, après quelques recherches rapides sur internet à ce sujet, je me suis aperçu que l’histoire de la production de ce film me donnait raison, je n’ai rien trouvé en ce qui concerne une quelconque maltraitance des bêtes, bien que la scène du combat entre l’ours et le lion ne laisse aucun doute à ce sujet, en revanche, j’ai découvert que cette pauvre Jodie Foster, qui joue ici dans son premier long métrage pour le cinéma, a été purement et simplement attaquée par le lion, qui l’a happé et secoué comme une poupée de chiffon. Elle aurait depuis gardé de très grosses cicatrices et la phobie des félins (sans déconner…). Voici donc un exemple criant de la folie des grandeurs des réalisateurs du cinéma américain de l’époque, qui semblaient d’accord pour mettre la vie de deux enfants en périls, dans le but d’obtenir de belles images sensationnelles, en effet deux gosses qui se promènent avec un lion, ça en jette, mais encore fallait-il assurer leur sécurité, ce qui de toute évidence était un concept approximatif sur le plateau. Par ailleurs, cet accident nous laisse juge et critique des conditions animalières dans le cinéma, car, si la vie d’un enfant n’est déjà pas respectée et sécurisée, on imagine aisément ce que ce devait être pour ces pauvres animaux…


J’ignorais que Disney était maitre en la matière dans les tournages avec des animaux sauvages avant de m’intéresser aux films en prise de vue réelle de cette époque (je sais maintenant que les exemples sont nombreux). Je suis toujours mal à l’aise lorsque je vois des animaux sauvages exploités de cette manière, et à chaque fois ça me gâche mon plaisir. Pourtant, même en faisant abstraction de cette condition qui m'embarrasse, je dois dire que le film n’est pas exceptionnel dans ce qu’il a à raconter. Je dirais même qu’il reflète à lui seul le manque d’ambition et de nouveauté du studio durant cette décennie.

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le 9 juin 2020

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Casse-Bonbon

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