Voilà la deuxième fois de ma vie que je dois prendre le temps (après visionnage de Le Voyage de Chihiro), de réfléchir à ce que je viens de voir et de trouver les mots les plus justes, afin de décrire la myriade d'émotions ressenties une fois le générique de fin terminé...
Vous ne me facilitez pas la tâche, Monsieur Hayao !
Deuxième long-métrage d'animation du Maître Miyazaki, Nausicaä de la vallée du vent a les composantes d'un film d'animation qui, plus de trente ans après sa sortie, rivalise sans conteste avec les œuvres actuelles et dont la fluidité de l'animation reste à couper le souffle.
Trente. Ans. Plus. Tard...
Fort de son message écologique précurseur, le film nous entraîne dans un monde que nous connaissons bien, notre chère planète, 1000 ans plus tard, tandis que la pollution a tout dévasté, réduisant nos terres à d'immenses déserts, ou bien le Fukaï, cette forêt toxique peuplée de plantes mortelles et d'insectes démesurés. Quelques groupes de survivants tentent, entre deux conflits, de reconstruire un monde meilleur, chacun ayant ses propres méthodes, qu'elles soient pacifistes ou militaristes. Parmi eux, la jeune Nausicaä de la vallée du vent, semble posséder l'étrange pouvoir de communiquer avec la faune.
Si je devais utiliser un adjectif résumant cette oeuvre, je dirais dantesque. Tout n'est que démesure afin que le spectateur soit plongé en plein cœur d'une guerre palpitante où se joue, une fois de plus, l'avenir de l'humanité. Dès les premières minutes, la musique envoûtante capte l'attention et nous entraîne dans ces contrées désertiques que seul Miyazaki (je commence à vraiment le croire) peut sublimer à ce point. L'apocalypse, une belle chose ? Oui, c'est possible. Après tout, que pourrais-je dire d'autre alors qu'il est parvenu à me faire penser qu'une fin du monde est belle ? Que des insectes éléphantesques sont poétiques ? Que la folie des hommes n'en est pas dénuée d'un certain raffinement ?
Notons que dès le départ de sa filmographie, Hayao Miyazaki semble déjà maîtriser ce qui me subjugue le plus dans ses œuvres : cette façon de décrire des mondes dont nous n'avons que très peu d'explications, trouvant leur force et leur beauté dans leur simple existence. Une seule chose de NVDV m'aura déçu : sa fin, que je trouve un peu trop expédiée. Mais cela n'est peut-être que le signe d'une frustration de devoir quitter un monde et une Princesse que j'affectionne déjà beaucoup...
J'y retourne un peu.
J'ai subitement l'envie de dessiner Nausicaä.