Drame intimiste fantastique et poetique, porté par le flegme de Donald Sutherland ( toujours excellent - un regard de ce type suffit à créer le malaise -, « les 12 salopards », « 1900 », mais aussi un Snipes - si si, ça se dit !! - ,« L’Art de la Guerre » de Christian Duguay ( qui vient de réaliser "Jappeloup "avec Guillaume Canette) et un Stallone - ça, ça se dit, c'est sûr ! - : « Haute Sécurité » de John Flynn ) .

Quitter l’Angleterre et tenter d’oublier la triste mort de leur petite fille, Christine, noyée dans l’étang de leur maison , pour s’intaller à Venise ( Que d'eau ! Que d'eau ! Choix particulier pour des parents avec pareil trauma...) et ses méandres de ruelles et de visions plus ou moins accueillantes ( le rouge, le rouge... ), on suit ce couple sublimé par une photo de haute volée.

Roeg ( qui dirigeait son troisième métrage ) donne à son film un cachet, une beauté, gothique, glace le sang, faisant de la « Cité des Doges » un lieu de perdition où hallucinations, prémonitions, et mystères se mêlent et offre ce fabuleux cocktail déstabilisant, à ranger à proximité des « Rosemary's baby » de Polanski et « Obsession » de De Palma.
Une BO ( de Pino Donaggio, - tiens tiens- "Carrie", "Pulsions" ou encore "L'Esprit de Caïn", les 3 de De Palma ) de toute beauté et utilisée ici avec parcimonie.
Un rythme aussi, jouant des flash-forwards et des flash- backs sans complexes, conférant une tension inextricable à ce drame .

Un film où les apparences sont forcément trompeuses, de la scène d’intro à la tension dramatique crescendo ( et au montage tétanisant ) répond la scène finale aussi violente qu’inattendue, un grand film.

A noter une scène de touche pipi entre Donald et Julie Christie - touchante en femme sur le fil - ( « Le Docteur Jivago » de David Lean et "Fahrenheit 451" de truffaut ) qui fit scandale à l’époque.
DjeeVanCleef
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 100

Créée

le 22 mars 2013

Critique lue 3.2K fois

59 j'aime

21 commentaires

DjeeVanCleef

Écrit par

Critique lue 3.2K fois

59
21

D'autres avis sur Ne vous retournez pas

Ne vous retournez pas
Sergent_Pepper
7

Corps à Venise

Troublante expérience que le visionnage de l’œuvre de Nicholas Roeg. Après les errances primales de Walkabout, c’est dans l’univers urbain de Venise que se situe son troisième long métrage : la...

le 1 juin 2017

39 j'aime

1

Ne vous retournez pas
Buddy_Noone
9

La petite fille au ciré rouge

Le cinéma d'horreur "moderne" aura pris son essor en 1968 grâce à deux oeuvres majeures. Il y eut d'abord La Nuit des morts-vivants, huis-clos oppressant et séminal confrontant un groupe de...

le 25 sept. 2014

35 j'aime

Ne vous retournez pas
Gand-Alf
8

Profondo rosso.

Connu pour sa polémique concernant une scène incroyablement torride entre Donald Sutherland et Julie Christie, "Ne vous retournez pas" est surtout une certaine vision du cinéma fantastique,...

le 7 févr. 2013

34 j'aime

1

Du même critique

Retour vers le futur
DjeeVanCleef
10

Là où on va, on n'a pas besoin de route !

J'adore "Retour vers le futur" et j'adore le couscous. C'est pas faute d'en avoir mangé, mais j'adore, ça me ramène à une autre époque, une époque où j'avais empruntée la VHS à Stéphane Renouf -...

le 22 mai 2013

204 j'aime

32

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Rambo
DjeeVanCleef
9

La chasse.

Welcome to Hope. Ses lacs, ses montagnes et Will Teasle son Shérif. Plutôt facile de faire régner l'ordre par ici, serrer des pognes et éviter les embrouilles. Par exemple, escorter cet intrus, ce...

le 13 mai 2013

181 j'aime

46