Après une petite pause baignade/bronzage, il est temps d’aller voir Near Death Experience de Benoît Delépine et Gustave Kervern dans lequel Paul le loser décide d’en finir sa vie de merde et part se suicider dans la montagne. Selon Mathieu, tout le monde s’en fout, donc la salle sera vide. Quelle surprise de voir la queue faire toute la longueur de la rue. Bon, j’ai pas de résa pour la séance donc il me demande gentiment d’attendre dehors, pour finalement me faire rentrer 5 minutes après lorsqu’ils se sont rendus compte qu’il restait sûrement 150 place dans la salle… Avec Michel Houellebecq, le film promet un moment d’absurdité intense, et pas de déception de ce côté-là puisque le pitch ultra simpliste du film permet aux réalisateurs d’expérimenter l’absurde et la ténacité du spectateur à regarder des plans interminables dans lesquels Michel est accroché à une falaise ou joue aux cyclistes dans un terrain vague lunaire. Ce qui me dérange le plus (mais qui se justifie complètement) c’est le traitement de l’image, car le film est malheureusement assez moche (des séquences sont clairement tourné en DV et ça pique les yeux). Mais grâce à ça, il devient finalement l’anti-film ( voire même l’anti-thèse ) de poseur avec des plans sublimes de paysage romantique friedrichiens. Near Death Experience se regarde alors comme un film contemplatif et existentialiste au rabais, absurde et très drôle, entre autres grâce à un Houellebecq hilarant dont le physique si particulier rentre en contraste total avec l’environnement dans lequel il évolue. Frêle, fragile, maigre, petit… Michel paré de son boxer et de sa veste de cycliste ne colle pas au paysage et renforce ainsi ce questionnement inhérent à la condition d’Homme moderne, de se demander si on appartient toujours au monde qui nous a fait naître.
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...