Le porte à porte, c'est dangereux

Je suis assez surpris de la mauvaise note de Sens Critique pour ce film qui surpasse pourtant la plupart des films de genre actuels. Alors certes, Nemesis est bourré de défauts. Des défauts inhérents à bons nombres de premiers films adaptés d'un court métrage.

On sent que ce Christophe Deroo a digéré pas mal d'influences cinématographiques et a voulu faire une sorte de pot-pourri de toutes ces influences. Le "Duel" de Spielberg mélangé à du David Lynch pour l'intrigue, Tobe Hooper pour les bad guys, Carpenter pour la musique, Quentin Dupieux pour la photo (A croire que tous les français filment les déserts californiens de la même façon). Et surement pleins d'autres trucs. Du coup, c'est chouette, même si on pourrait reprocher à ce cher Christophe de manquer un peu de personnalité et de tomber un peu trop dans la pose indé / sundance / hipster. Mais c'est un premier film, ne lui jetons pas la pierre, Pierre.

Après forcément, passer d'un film de 15 minutes à un film d'une heure ça créé toujours un rythme un peu bizarre. Mais le film est court et le scénario suffisamment mystérieux pour avoir réussi à me faire tenir en haleine jusqu'au bout.

Et puis il y a la fin. J'ai lu pas mal de critique qui lui reprochaient cette fin ouverte, libre à l'interprétation de chacun. Pourtant quand c'est David Lynch ou Kubrick qui fait ça on crie au génie. Moi, perso, j'aime bien (en général). Ca permet à chacun de s'approprier le film et ça c'est cool.

Au final, ce sont tous ces petits défauts qui font l'identité de Nemesis. Son style référencé, son rythme batard, sa fin ouverte. C'est ces petites choses qui font que Nemesis est plus qu'une banale série B aseptisée.

Le seule truc qui m'a gêné, c'est le choix de l'acteur principal. Sérieusement, vous voulez me faire croire que ce beau gosse musclé est un banal looser de commercial ? On dirait juste un chippendale qui a mis une cravate et des lunettes pour faire le témoin de Jéhova sexy aux 44 ans de Chantale, célibataire, responsable produit à l'Intermarché de Montluçon. Un acteur au physique plus banal aurait été plus judicieux.