Onanisme cathodique

Les scènes mémorables, toujours brillamment dialoguées, s'enchaînent les unes aux autres dans ce long métrage, dont la mise en forme est un peu austère tout de même pour le spectateur actuel, habitué notamment à entendre de la musique dans une oeuvre de cinéma (il y a bien un compositeur, mais il n'a écrit que des musiques "fonctionnelles" -de jingles télé, en l'occurrence-)....

De tous les acteurs principaux de ce film "rugueux et brave", visiblement bien documenté par ailleurs (-à tel point qu'on n'y comprend parfois pas grand-chose (mais c'est presque ici un gage de réalisme)- sur un milieu de l'information dont il annonce l'évolution actuelle, vers une sorte de "télé-réalité" en veille permanente, où le contenu, sans être scripté, n'en est pas moins orienté vers la recherche systématique du sensationnalisme -au point de causer la situation absurdement mortifère dans laquelle le monde se trouve depuis un an, par la menace qu'ils fait peser sur les politiques de choquer le spectateur avec des images d'hôpitaux débordés par la peste bubonique (disparue depuis des siècles)-, qui doit nous retenir devant l'écran le plus longtemps possible, comme le ferait un feuilleton) et qui ont chacun leur moment de gloire hystérique devant la caméra de Sydney Lumet, on retiendra surtout Faye Dunaway, aussi drôle qu'effrayante, en femme passionnée par son travail, qu'elle place au-dessus de tout le reste.