Si "Network" a quelque peu vieilli dans sa forme, à l'image de cette émission fictive improbable qui bat des records d'audience, son propos reste en revanche plus que jamais d'actualité, et s'avère même prémonitoire à certains égards.
Dès 1976, Sidney Lumet a parfaitement cerné l'évolution présente et à venir du medium télévisuel, incarné par le personnage de Faye Dunaway, sorte d'allégorie personnifiée de la petite lucarne.
Cette "enfant de la télé" la comprend d'autant mieux qu'elle a grandi avec elle, contrairement à la génération précédente, celle de William Holden, formée à la radio et à la presse écrite, et qui conserve un certain recul, et donc une forme d'authenticité et d'intégrité.
Peter Finch représente lui aussi cette génération, mais lui n'a pas su garder sa lucidité, et il se trouve également aliéné par le petit écran, à l'issue d'années de carrière soumises aux contraintes du roi audimat.
Quant à Robert Duvall, il incarne une autre facette de cet univers, tout aussi corrompue, celle du producteur carriériste à la solde de son actionnaire.
On l'aura compris, "Network" est un véritable réquisitoire à charge contre la télévision, bénéficiant d'une mise en scène parfois théâtrale mais diablement efficace, simplement affaibli par sa dimension caricaturale et par quelques longueurs.
En tout état de cause une belle réussite de la part de Sidney Lumet, qui vient compléter avantageusement son panel de films sur les institutions américaines, tels que "12 angry men", "Serpico", "Verdict", "Power" etc...
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