A l’image d’autres films de Lumet (La colline des hommes perdus, Le crime de l’Orient-Express, l’avocat du diable) ça me passe relativement au-dessus. Certes le propos est on ne peut plus visionnaire, et donc aujourd’hui encore lucide et moderne, mais je n’aime pas vraiment le climat satirique dans lequel baigne le film, faussement froid, faussement drôle, trop hystérique pour ne pas me laisser en retrait.


 Ce qui impressionne ce n’est pas tant de voir ce genre de récit (Un journaliste de JT sur le déclin qui vient d’apprendre son licenciement, annonce qu’il mettra fin à ses jours en direct lors de sa dernière émission) en 77 que de constater que dans un show dystopique comme Black Mirror aujourd’hui (Superbe série que l’on va d’ailleurs bientôt retrouver pour une troisième saison) on peut être aussi pertinent avec un matériau similaire, c’est dire si en quarante ans, de la télé à internet, le rapport entre l’Homme et sa représentation et ses outils médiatiques, reste d’une acuité réelle.
Ce qui me touche en revanche davantage ce sont ces scènes d’appartement entre Faye Dunaway et William Holden. Ce mari volage qui s’amourache d’une femme qui ne voit rien si ce n’est son travail, obsédée par la télé, les sondages, le buzz et autres news succulentes. Chaque parcelle de réel devient à ses yeux une possibilité de synopsis. Le décalage opéré dans cette relation est plutôt bien vu, subtil et fort.
JanosValuska
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le 29 avr. 2016

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JanosValuska

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