Police Story Épisode V : Le Reboot

Après de trop nombreuses frasques ratées Outre-Atlantique, Jackie Chan revient en 2004 à ses premiers amours : la série des Police Story. Mais là où les trois premiers opus étaient des films policiers bourrés d'action et de comédie et où le dernier opus en date, Contre-Attaque, lorgnait beaucoup plus vers le film d'espionnage exotique, ce cinquième film s'apparente plus à une refonte de la saga qu'à un nouvel épisode.

En effet, New Police Story ne conserve que le titre, la présence de Jackie Chan et l'univers policier de la saga mais pas mal de choses changent comme avant tout le nom de notre héros qui passe de Chan Ka-kui à Chan Kwok-Wing, les personnages récurrents supprimés (Maggie Cheung, Bill Tung...) et l'aspect comique retiré au profit d'un côté dramatique plus appuyé. On y trouve a contrario un Jackie Chan beaucoup plus sérieux dans un film nerveux, violent mais non exempt de quelques gags propres aux films de l'acteur asiatique. Les méchants du film sont cette fois-ci de jeunes adolescents friqués jusqu'à la moelle, pittoresques et excentriques mais néanmoins ancrés dans l'air du temps, en proie à la bouffonnerie des jeunes chinois de la nouvelle génération, dopés à la musique extrême, aux jeux vidéos et aux couleurs criardes.

Un ennemi certes poussif mais toutefois redoutable face au vieux de la vieille inspecteur Chan, qui dès le début du film voit son équipe décimée par le fameux gang. Une séquence dévoilée dans un flash-back trépidant qui donne le ton quant au reste du long-métrage, réalisé avec brio par un Benny Chan en grande forme. Le réalisateur du peu fameux Gen-X Cops s'inspire visiblement du succès récent de la trilogie des Infernal Affairs pour nous servir une mise en scène noire, esthétiquement magnifique et au rythme sans temps mort.

Aux côtés de Chan, nous découvrons le sympathique Nicholas Tse (Time and Tide), les magnifiques Charlene Choi et Charlie Yeung ainsi que le prometteur Daniel Wu. Les combats sont quant à eux toujours aussi impressionnants autour d'une intrigue prenante, sérieuse et rocambolesque où Jackie devient moins cabotin, son personnage travaillé plongeant dans l'alcool et la déchéance. Ainsi, ce retour aux sources bienvenu nous fait passer un excellent moment et nous rappelle que Jackie Chan est bien meilleur dans son pays que dans des navets américains.