Quand le scénariste du phénoménal J'ai rencontré le diable, Park Hoon-Jung, passe derrière la caméra, réalise un film sur l'univers des gangsters qu'il affectionne tant et s'entoure en plus des ténors du cinéma coréen tels Choi Min-Sik (qu'on ne présente plus), Hwang Jung-Min (peut-être moins connu ici mais très célèbre dans son pays, il a notamment joué dans The Unjust et A bittersweet life) ou encore Lee Jung-jae (The Housemaid), ça donne une petite bombe, ça donne New World.
Derrière ce titre de derrière les fagots et une jaquette (celle du DVD/Blu Ray) qui ne met pas forcément en appétit, se cache un film solide doté d'une réalisation soigneuse et d'une histoire prenante interprétée par un casting en béton armé. Un scénario loin d'être original mais qui a le mérite de nous tenir en haleine jusqu'à la fin. New World (berk! Décidément je ne m'y ferai jamais) nous plonge dans une histoire de mafieux en pleine élection pour trouver son nouveau boss, les flics profitent de cette opportunité pour tenter un coup ultime: le projet New World (ha bah voilà l'explication de ce titre moisi). Kang (Choi Min-Sik), un flic provocateur, aux vieilles méthodes et peu concerné par ce qui l'entoure va alors ordonner à Ja-Sung (Lee Jung-Jae), flic infiltré depuis presque 10 ans d'exécuter sa dernière mission. Ce dernier pratiquement à bout, frôlant le point de non retour à une vie normale, sera alors charger d'espionner une ultime fois son associé et l'un des prétendants au poste: Jung Chung (Hwan Jung-Min) rival de Lee Joong-Gu (Park Seong-Woong), un autre gros bonnet assez impulsif qui désire plus que tout accéder en haut de la hiérarchie. Ja-Sung ne sait malheureusement pas qu'il fait parti du plan très bien ficelé mais extrêmement dangereux de Kang qui joue le jeu du chat et de la souris et n'hésite pas à mettre en péril la vie des agents engagés dans cette histoire pour atteindre son objectif et détruire définitivement cette organisation en essayant de placer son poulain le plus haut possible.
On ne déroge pas aux règles habituelles des films du genre: castagne, coup bas, provocations et trahisons à gogo. Si Lee Joong-Gu reste surement le type le plus détestable de l'histoire du début à la fin, on s'attachera assez rapidement à Jung Chung le mec bling bling et tête à claques mais qui sait se montrer fidèle à ses principes. Ja-Sung, quant à lui, fait du mieux qu'il peut pour rester impassible et ne pas perdre pied alors qu'il marche sur une corde raide, son seul repère avec la police et sa véritable identité est Kang qui ne semble pas trop s'inquiéter pour lui et sa jolie prof de Go qui joue le rôle de l'agent de liaison (la 3ème et unique personne à connaitre les détails et le chef de la police). On se retrouve en effet dans un subtil mélange entre Election et Infernal Affairs saupoudré d'une petite pincée de A Dirty Carnival pour le traitement sur la mafia coréenne. New World n'innove pas, n'est peut-être pas un film exceptionnel mais possède une aura de malade, un scénario captivant qui ne cesse d'évoluer jusqu'au dernier rebondissement des dernières minutes du film, un style et une classe proches des meilleurs films de mafieux.