Sauvetage présidentiel dans une immense prison urbaine.

Suite à ses différents succès avec des productions étonnantes et marquantes comme Halloween, la nuit des masques ou Fog, John Carpenter se démarque encore une fois de ses semblables avec son sens artistique inné, son montage sec et ses sujets forts en nous concoctant ce New York 1997, une référence exemplaire de la science-fiction dystopique très marquante dans l’histoire du cinéma. Avec son histoire d’un Manhattan et de ses habitants confinés et complètement isolés du monde, le metteur en scène avait toutes les cartes en main pour créer un univers où la folie, la criminalité, la dégénérescence et la violence font partie du quotidien des habitants accoutumés à vivre dans les pires conditions urbaines qu’on ne peut imaginer.


C’est ce qui est expliqué dans le générique du début, par la voix-off résumant comme il faut la réalité inconcevable de l’arrondissement new-yorkais, avec en plus une vision assez similaire à toute évasion mondiale d’immigrés tentant de trouver la liberté mais échappant difficilement à la sécurité renforcée d’une police armée jusqu’aux dents. Si la production est devenue au fil du temps un film culte, ce n’est pas seulement pour son scénario patent mais également pour son anti-héros emblématique, l’invulnérable et légendaire hors-la-loi Snake Plissken. Un regard de tueur profond, un mépris total de l’autorité, une allure de militaire bien décrite et un air de pirate avec son cache d’œil, tous ses caractéristiques font du fugitif un protagoniste mythique dans le cinéma, très bien interprété par un charismatique Kurt Russell qui sait s’y faire pour représenter un anti-héros clairement bien défini.


Le voir jouer les fortes têtes face à un convaincant Lee Van Cleef dans le rôle d’un responsable de la sécurité de la police new-yorkaise est déjà un moment fort curieux à visionner, mais voir Kurt Russell sillonner les rues d’une ville pullulant de racailles associables, là on monte d’un cran la persistance d’un criminel qui doit accomplir une mission contre son gré, dans un environnement également peuplé de criminels. En visionnant le long-métrage avec la plus grande des attentions, on retrouve une ambiance assez semblable à certains films se déroulant la nuit comme la réalisation Les Guerriers de la nuit de Walter Hill ou également Le justicier dans la ville sortie en 1974, avec un accent très renforcé sur le côté bordélique et incertain des rues qui ne laissent rien de présager de bon.


Cette image est fortement développée avec sobriété par un metteur en scène qui met bien en évidence les gratte-ciel inanimés, l’absence totale de lumière dans les rues et le comportement animalier de certains habitants. Comme John Carpenter l’a fait auparavant, il n’a rien négligé du côté technique et visuel de sa réalisation. Le montage est adroit, les scènes d’action semblent assez réelles, le casting est une pléiade de stars persuasives et on est sensiblement enchanté par la composition musicale minimaliste et électronique de la bande-son, que de bons ingrédients bien savoureux pour composer un long-métrage qui marque considérablement les cinéphiles. 10/10




  • Il y a environ une heure, un petit avion s'est écrasé en plein cœur de New York. Le Président était à bord.

  • Président de quoi ?

  • J'ai horreur qu'on se foute de moi.


LeTigre

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