Attention, ce film donne furieusement envie de se (re)mettre à la musique...

Ne vous laissez pas décourager par le titre français tout naze et l’affiche “rom com” peu engageante de ce New York Melody. En vrai, il s’agit d’une excellente comédie dramatique qui transpire l’amour de la musique "artisanale" par tous ses pores.

Ça raconte l’histoire d’une certaine Gretta (Keira Knightley) qui se fait larguer par son zikos de mec (Adam Levine, ouais c'est bien le chanteur de Maroon 5). Au fond du trou, elle accepte à contrecœur de jouer un de ses propres morceaux dans un bar, pour faire plaisir à un vieux pote (James Corden). C’est à ce moment qu’elle est repérée par Dan, un producteur déchu et alcoolo (Mark Ruffalo). Le mec lui soumet une idée farfelue : enregistrer un album en live dans différents lieux de New-York – ruelle, métro, toit, etc. –, avec tous les bruits environnants et quelques musiciens trouvés à droite et à gauche...

Déjà, Keira Knightley crève l’écran. De toute évidence, elle a bossé dur pour livrer une prestation chant et guitare très convaincante. L’actrice assume sa silhouette maigrichonne et ses dents un peu de guingois avec un naturel désarmant, ce qui ne fait que renforcer son charme. A la fois bougon et touchant, Mark Ruffalo forme avec la jeune femme un duo pas si improbable que cela : lui le mentor musical, elle la conseillère familiale (séparé de sa femme, Dan ne sait pas trop comment apprivoiser sa fille devenue adolescente). Adam Levine joue la belle enflure happée par le système et James Corden, le "best buddy", apporte quant à lui l’indispensable caution comique.

Tout plein de scènes cultes (Dan qui imagine des arrangements dans sa tête et visualise des instruments qui jouent tout seuls ; la chanson vengeresse enregistrée en direct sur le répondeur ; la promenade nocturne musicale avec les écouteurs doubles…), le film ne tombe pas dans la facilité et s’offre le luxe de surprendre le spectateur dans ses rebondissements.

Par ailleurs, l’auteur-réalisateur John Carney n’hésite pas à rentrer dans le lard des gros labels qui, non contents de s’immiscer dans le travail de création des artistes, raflent la majeure partie des recettes à l’arrivée. D’où la nécessité de fabriquer et de diffuser sa musique autrement. Culotté et pertinent.
VaultBoy
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma vie dans les salles obscures et Les meilleurs films de 2014

Créée

le 28 juil. 2014

Critique lue 2.3K fois

40 j'aime

6 commentaires

Arthur Bayon

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

40
6

D'autres avis sur New York Melody

New York Melody
VaultBoy
8

Attention, ce film donne furieusement envie de se (re)mettre à la musique...

Ne vous laissez pas décourager par le titre français tout naze et l’affiche “rom com” peu engageante de ce New York Melody. En vrai, il s’agit d’une excellente comédie dramatique qui transpire...

le 28 juil. 2014

40 j'aime

6

New York Melody
Epice
7

La Melody du bonheur

L’été est la saison de l’année la plus propice aux blockbusters, ce qui ne me déplaît pas. Mais quoi de mieux qu’une douce comédie dramatique pour faire un break au milieu de tous ces robots...

le 7 août 2014

32 j'aime

7

New York Melody
Velvetman
7

New York Melody

New York Melody, c’est une visite guidée de la ville de New York par le biais de la production d’un album. Le personnage principal de cette petite bluette est la musique, symbolisée par cette...

le 1 déc. 2014

16 j'aime

Du même critique

Les Enfants loups, Ame & Yuki
VaultBoy
9

Vous n'avez pas, monsieur Miyazaki, le monopole du coeur

En deux films - La Traversée du Temps et Summer Wars -, Mamoru Hosoda a prouvé qu'il pouvait secouer le monde de la japanime grand public largement dominé par les productions Ghibli. Deux longs...

le 29 août 2012

133 j'aime

23

Maus : L'Intégrale
VaultBoy
10

Au chat et à la souris

Grand Prix de la ville d'Angoulême cette année, Art Spiegelman est surtout connu pour son Maus, récompensé en 1992 par le seul premier prix Pulitzer jamais accordé à une bande dessinée. Si je me...

le 10 avr. 2011

123 j'aime

3

Stoker
VaultBoy
8

Vampires, vous avez dit vampires ?

Premier film en anglais du génial Park Chan-wook, Stoker avait de multiples raisons de se planter : script écrit par Wentworth Miller de Prison Break (!), possible perte de liberté du réalisateur...

le 6 mai 2013

95 j'aime

11