Par où commencer avec un tel film … rien que le titre m’évoque toutes les musiques que l’on puisse trouver à New-York, en allant des racines du rap de la East Coast, en passant par les concerts de jazz contemporain, sans oublier le fond sonore urbain ; si prégnant et incessant des voitures, discussions houleuses, des jeux d’enfants ; c’est-à-dire un melting-pot de sons que l’on s’attend à retrouver dans ce film, et dieu merci cela y est ! J’étais autant à New-York grâce à l’image qu’au son.
Je me dois de résumer ce film, enfin essayer, car ce film est tel une partition de musique : Il n’y a pas un scénario qui se veut simpliste, mais plutôt le destin de deux personnes, qui tels que dans un concerto bien mené, se répondent et répondent au reste de la symphonie. La scène la plus réussie est sûrement la première, nous la découvrons tel un spectateur lambda dans un bar qui assiste au passage d’une jeune femme qui vient exposer sa vie à travers l’une de ses chansons. Puis, retour en arrière, nous voilà projetés dans la vie antérieure à cette femme et après nous avoir montré comment elle s’est retrouvée aussi triste, on revit la première scène mais en étant à sa place. Enfin, un dernier « flashback » où nous nous retrouvons plus tôt dans la même journée, dans le corps d’un producteur, qui fait un zapoï (ivresse constante) depuis plusieurs années, tout en fumant ses joints à longueur de journée. Il finit par se faire virer et après quelques verres se retrouve … et oui, encore dans ce bar ! Et là on se dit : « fais chier, où veut-on en venir ? », et en cet instant quand on commence à revivre cette scène de chant qui nous paraît banale, on entre dans l’univers de ce producteur, et la magie opère… Il imagine tous les arrangements possibles que l’on entend venir s’ajouter avec douceur et justesse, jusqu’à obtenir un morceau d’un autre calibre.
Juste pour cette scène, le film mérite d’être vu, car il est comme cette vision, juste et beau. Une scène de balade dans N-Y by night, écouteurs ancrés dans les oreilles, à déambuler, invite également le spectateur à rêver tout en lui montrant le pouvoir de la musique : rendre des scènes de la vie quotidienne, de vraies aventures ! Autre gros point positif : enfin un film américain où les deux protagonistes principaux ne finissent pas ensemble, mais sont devenus de vrais amis. Tous les acteurs sont bons, pas de révélations non plus, mais le film se suffit à lui-même et avec des acteurs « têtes d’affiches », il aurait perdu un côté conte moderne, car ce film est un conte !
Niveau musique, il faut aimer les balades douces, qui représentent le répertoire de cette jeune femme perdue dans la grosse pomme. Mais l’idée d’enregistrer un album dans les rues mêmes, est juste fantastique, car cela insuffle un vrai souffle de vie à cette musique. Si l’on veut trouver une critique à ce film, c’est qu’il mélange réalisme et écart par rapport à la réalité trop importante dans certaines scènes, et ces fins où tout va bien commencent à me fatiguer dans ces films américains ! Néanmoins sans ces écarts ce film perdrait sa valeur de conte et là le scénario serait trop fragile, donc si vous voulez passer un bon après-midi ou soirée, en regardant un film qui vous plombe pas le moral pour le jour suivant, regardez le encore et encore, car il est sur le dessus de ce type de cinéma !