"Il a parlé de son tournage favori et nous a fait part de son aversion pour les restaurants ne servant que du vin. L’histoire du cinéma à Hollywood du début des années 40 à 1997 se déroulait sous nos yeux à mesure qu’il racontait ses frasques les plus folles."


C'est ce que Bruce Weber dit de son documentaire et non ce qu'il contient, hélas. Si vous comptez vous trouver devant l'une des rares copies de ce film c'est que votre corps est composé d'au moins quelques fibres de cinéphilie. Et comme toutes les fibres, elles sont plus ou moins épaisses, tressées, plus ou moins élastiques... Les miennes sont menues et guère souples, autant dire que le défilé de photos, de références sans fond et de guests qui n'ont tellement rien à dire que c'en est gênant m'ont gonflée.
Entendons nous, il y a un réel plaisir à écouter la voix de ce papy géant toujours chaude et juste après tant de clopes, d'alcool et de dérives. Mais du bonhomme et du cinéma vous n'apprendrez rien.
Le peu d'intelligence qui émerge du charme poseur du documentaire était déjà à la portée du premier regardeur de film venu, n'eut-il vu que La Nuit du Chasseur : Bob Mitchum incarne l'anti-héros dans le cinéma américain, le costaud séducteur un peu bourru qui n'est jamais là où l'on l'attend ; il incarne une époque, celle de la force virile et de ses impénétrables failles - le mystère masculin, celui qui n'a jamais eu de nom. Mais le docu n'offre ni détails ni recul là-dessus.
Trois moments surnagent tout de même : Benicio Del Toro qui conte une anecdote jolie et amusante, Mitchum lui-même narrant un meurtre dont il a été témoin dans un bar comme s'il s'agissait d'une blague entre potes, et le témoignage de sa petite fille, qui égratigne la belle confiance et le jem'enfoutisme de papy.

claucloc
5
Écrit par

Créée

le 20 mars 2019

Critique lue 532 fois

4 j'aime

claucloc

Écrit par

Critique lue 532 fois

4

D'autres avis sur Nice Girls Don’t Stay for Breakfast

Nice Girls Don’t Stay for Breakfast
claucloc
5

A réserver aux fétichistes

"Il a parlé de son tournage favori et nous a fait part de son aversion pour les restaurants ne servant que du vin. L’histoire du cinéma à Hollywood du début des années 40 à 1997 se déroulait sous nos...

le 20 mars 2019

4 j'aime

Nice Girls Don’t Stay for Breakfast
Boubakar
5

Bob à la cool.

Curieux objet que ce documentaire, qui évoque la vie de Robert Mitchum, à partir d'un reportage effectué par le même Bruce Weber (en 1991) où l'acteur se trouve à un hôtel de Los Angeles pour...

le 12 août 2020

3 j'aime

Du même critique

The End of the F***ing World
claucloc
4

La profondeur de surface ou l'esthétique petit bras de notre époque

Comment flatter à peu de frais une forme d'intellect auprès du spectateur moderne avec sa f***ing série (ou son f***ing film / clip) ? Disposer d'un à plusieurs des ingrédients suivants : Photo...

le 15 janv. 2018

27 j'aime

2

Devs
claucloc
5

Beau et con à la fois

Ou quand Winding Refn rencontre Christopher Nolan. On peut dire que l'ambiance est chiadée entre la très belle bande son, le spectaculaire des images et la lenteur savante de la réalisation. Mais la...

le 6 mai 2020

18 j'aime

6

Ainsi parlait Zarathoustra
claucloc
5

La pente n'est pas si forte, mais la route n'est pas du tout droite.

Cela n'a évidemment aucun sens de mettre une note à Nietzsche, à Baudelaire, à Shakespeare, à Mozart ... le pire étant peut-être le 6 ou 7 condescendant ! Grotesque. Ici la note (le 10 n'a pas...

le 9 mars 2020

11 j'aime

1