Je ne suis pas un grand fan de la bande à Fifi, et je n'ai pas encore été convaincu par un de leurs films. Au mieux cela ne m'a pas dérangé ("Babysitting") au pire j'ai trouvé ça totalement indigeste ("Alibi.com"). Les voir adapter "Nicky Larson", une série de mon enfance, m'a donc d'abord fait bondir, et les premiers gags des teasers ne m'ont pas rassurés. Mais en revanche la haine qui s'est abattu sur Lacheau et sa team m'a mis mal à l'aise. C'est souvent comme ça en France ; on se plaint de voir sans arrêt les mêmes comédies et on bash direct (et sans avoir vu le film) ceux qui tentent autre chose.
Sur ce constat et après un extrait vu en AVP, le film est sorti de ma black-list.
Et j'ai bien fait.
Tout dans ce projet était casse-gueule. Mais Lacheau, conscient de l'enjeu, a voulu bien faire. 18 mois d'écriture, une validation de Tsukasa Hōjō le créateur du manga original "City Hunter", et 3 mois de tournage. Et on sent qu'il élève son niveau : l'écriture est plus resserrée, les persos secondaires mieux écrits et justifiés, pas mal de clins d'oeil à la génération Club Dorothée. Alors OUI il y a toujours des gags un brin potaches, des dialogues un peu faciles, mais finalement le dessin animé de notre enfance était lui aussi bien potache donc on pardonnera certains écarts.
C'est surtout du point de vu réalisation que le film étonne. On passe du pire (des scènes sur-éclairées sans âme façon téléfilm) au meilleur : des scènes d'actions bien découpées, des cascades efficaces, des choix de réal osés (le FPS super efficace). Le film se fait de plus en plus plaisant au fur et à mesure qu'on accepte son côté manga, décalé et vraiment fun.
Après un bad buzz rarement vu, Lacheau vient faire taire pas mal de détracteurs : si son film n'est pas dénué de défauts (quelques gags potaches gênants), il s'avère vraiment fun (si on accepte le côté déjanté) et maitrise sa copie en terme d'action, rien à voir avec le désastre qu'on craignait. Une bonne surprise. Inespérée.