Précision, je n'ai vu que quelques épisodes de Nicky Larson, je n'ai jamais lu City Hunter donc ça va être compliqué que je juge ce Nicky Larson en tant qu'adaptation. MAIS comme beaucoup, a la vue du premier trailer, j'étais inquiet et gêné d'avance. Et comme beaucoup, je me dis aujourd'hui que... c'était pas mal, voire même divertissant. Des mots étranges pour qualifier une comédie française ET qui se révèle être une adaptation de manga culte.
Ce Nicky Larson raconte une aventure inédite de Nicky Larson, sorte de détective privé obsédé sexuel et de son associée Laura, jeune femme forte et râleuse, qui vont devoir retrouver un mystérieux parfum qui rend quiconque s'en met irrésistible autant pour les hommes, les femmes que les animaux. Comme dit au début, je ne peux pas clairement jugé l'adaptation, mais ça ressemble à du Nicky Larson mais beaucoup dans son aspect comique. Quand le film se veut badass, ça marche moins bien. L'humour très gras de Nicky Larson combiné a celui tout aussi beauf de Philippe Lacheau m'ont offert un grand huit de l'appréciation : a plusieurs reprises, les situations comiques fonctionnent bien, les vannes sont efficaces et le rythme est bien là, je me suis surpris à rire de bon coeur. Mais même pas deux minutes après, c'est la douche froide, une scène de malaise absolu qui donne envie de s'enfoncer profondément dans son siège. Niveau personnage, le duo Nicky/Laura est le point fort du film, on sent une vraie complicité entre les deux acteurs qui permet de rendre ce couple particulier si fonctionnel à l'écran. Autre souci : les personnages secondaires sont particulièrement creux avec notamment les exaspérants sidekick comiques Poncho et Gilbert, les méchants d'une inutilité incroyable (essayer de vous souvenir du nom d'un seul d'entre eux, et je vous tire mon chapeau) et surtout un nombre de caméos useless digne du cinéma français (et que je te met Gérard Jugnot 30 secondes pour le voir se prendre une flèche dans les fesses, et que je te ramène Pamela Anderson parce que ça fait référence années 90, et j'en passe...). Et petit défaut en plus sur le gâteau : je dois concéder que l'humour tangue vers l'homophobie sur deux-trois moments, mais rien de comparable à la majorité des comédies françaises populaires. Mais malgré ces nombreux défauts, il ne faut pas se le cacher : Nicky Larson est une comédie qui réussit son contrat, faire rire et divertir durant 1h30.
Niveau réalisation, pour du cinéma français, c'est plutôt propre. Lacheau s'amuse bien derrière la caméra, en utilisant beaucoup d'effets spéciaux plutôt jolis et avec une mise en scène très rythmé, avec notamment une scène de combat en vue à la première personne très plaisante. Après, c'est vrai que pour les scènes de combat et les gunfights, il a un peu trop tendance à utiliser le ralenti à la Matrix pour donner un côté stylé. Ca marche au début, mais à force, ça perd de son charme. Et puis préparez vous à voir des seins et des fesses, parce que Lacheau a (trop bien) compris un truc : c'est que Nicky est obsédé, et il faut BIEN le montrer.
Nicky Larson n'est pas du tout la catastrophe annoncé, c'est une comédie divertissante, efficace qui offre ses moments de franche rigolade (après, il faut être amateur d'un certain humour débile et beauf) et qui semble sincère. Après, on est encore loin d'un grand film, mais c'est déjà pas mal.