Comme pour beaucoup, la découverte de l'anime City Hunter c'est d'abord le choc pour un petit garçon.
Fini l'enfance, les collégiens fous fous fous, les footballeurs de l'impossible ici le ton est résolument adulte, au delà des grands coups de massue visant à faire rire, un déclic se produit.


Ryo Saeba / Nicky Larson est dépeint tel ce personnage ne se prenant jamais au sérieux, toujours prêt à décocher une bonne vanne sur Kaori Makimura / Laura Marconi. Cependant lorsque tout dérape dans leurs vies, sa deuxième facette prend le dessus. Fini le pervers accro aux jolies femmes, il devient le protecteur, celui sur qui compter et sur qui l'on se repose entièrement en cas d’événements graves. Il est la lumière qui guide parmi les Néons de Shinjuku, un Chevalier Blanc.


Un vrai modèle pour tout petit môme dans la fleur de l'âge ! On se prend à rêver d'être cet homme fort, séducteur invétéré, cachant ses faiblesses sous un amas de dentelles féminines, sachant ne pas vaciller et protéger ses proches le moment venu.


Plus tard, l'on devient adolescent et l'on découvre l'intégrale en manga de Tsukasa Hōjō, les OAV, le ton plus adulte des épisodes adorés en noir et blanc, véritables polars teintés de blagues Mokkori. Plus osé, plus mature, l'oeuvre en 32 tomes se distingue de l'adaptation connue dans l'hexagone via le Club Dorothée.
L'étape suivante pour faire perdurer l'aura du personnage se voudrait donc être un adaptation cinématographique.


Du dispensable film de Jackie Chan au sympathique Mister Mumble, peu se sont risqués (hors OAV's) à l'aventure d'une transposition de City Hunter (même en jeu vidéo, avec l'unique adaptation sous PC Engine de l'univers, jamais traduite dans nos contrées[Aparté: A quand un vrai jeu City Hunter!?])


N'ayant pas vu les précédentes comédies de Philippe Lacheau, c'est uniquement sous l'angle du fan de l'univers d'Hōjō (City Hunter ET Cat's Eye) qu'est orienté cette critique. (Vu lors d'une Avant première Gaumont, 2 mois avant la sortie nationale)


Sans trop en dire, le film commence fort pour marquer le ton:
Oui l'univers est maîtrisé, les enjeux des personnages sont clairs, on a d'ailleurs droit à une petite aparté


sur l'histoire de Laura et Tony Marconi / L'Union Teope afin d'expliquer aux non initiés l’événement majeur par quoi tout commence.


Soyez rassurés, d’emblée l'on voit que le scénario à fait l'objet d'une attention toute particulière (1 an et demi d'écriture): Tous les détails récurrents d'un épisode typique Nicky Larson sont là pour notre plus grand plaisir/soulagement.


Un contact via XYZ, Nicky et Laura fauchés, un contrat qui au final n'apportera pas grand chose niveau pécuniaire mais la satisfaction d'avoir accompli quelque chose d'important pour autrui, des gags champs/hors champs sur l’obscénité de l'étalon de Shinjuku, du Mokkori, des vannes sur Laura, des belles femmes, de la massue dans la tronche, des meychants très méchants, Laura en danger,de l'action en voiture, dans un ton sérieux l’inévitable confrontation à mort contre le/les méchants, un final shot emplie de satisfaction.


Le tout est saupoudré par un casting qui se révèle assez efficace, tous semblent investis de se vouloir le plus crédible possible dans leurs rôles afin de ne pas sonner "Fanfilm de cosplayeur" (Mentions spéciales aux performances sur les personnages de Laura et Mammouth/Falcon).


Philippe Lacheau n'en oublie pas moins d'ajouter sa touche personnelle à l'histoire (après tout il s'agit d'une adaptation et non d'une retranscription) et l'on rit sans complexe aux nombreux gags (certains très osés pour un film tout public) / trouvailles de transposition des gimmicks cultes et autres noooooombreux easter eggs disséminés ça et là... sans parler d'une scène d'action qui vous laissera aimanté à votre fauteuil... ;)


Je n'ai au final que très peu de reproches à faire à ce métrage qui transpire la passion, la volonté de rendre au mieux hommage à cette oeuvre de la pop culture.


Les scènes de la famille de Gilbert Skippy, trop crues et incongrues (Cringe) n'apportent au final rien à l'histoire et m'ont un peu sorti de mon immersion, une musique culte de l'anime ou deux coupées au mauvais moment alors que je me sentais joisse pendant les scènes d'actions...pour en insérer une plus lambda... là ou l'anime y va plein pot de concert pour donner cette impression d'action frénétique jusqu'à un final haletant.) Ça manque également un peu de plans de nuit jouant sur les contrastes de rues illuminées par des néons de night clubs.


N'ayez donc crainte, c'est un fan fût un temps sceptique via un premier trailer loupé et un deuxième maladroit quand l'explication de l'intégration de deux personnages "à priori" dispensables (rassurez-vous, ils sont certes bien des comic reliefs mais bien amenés dans l'histoire) qui vous le dit dans cette conclusion:


Véritable film doudou pour la génération Club Dorothée, le film se laisse voir. Agréable surprise, ce Nicky Larson et le parfum de Cupidon pourrait sans problème être intégré dans la série animée redoublée en français ou être un OAV inédit tant il n'a pas à rougir sur l'implication, la passion et l'écriture d'un scénario Mi loufoque - Mi Badass qu'il délivre ! Un vrai bon moment.


Bon par contre, va falloir refaire une vraie affiche classe quand viendra le moment de sa sortie en bluray, les posters en mode "comédie française pouet pouet photoshopée",c'est pas possible, ça dessert grandement le métrage ! (au contraire du premier teaser poster simple mais efficace avec la Mini Cooper/La pause de dos) Le générique de l'anime de Tsukasa Hōjō fourmille de plans classes dans sa version japonaise, y a moyen de faire quelque chose d'iconique, sur une possible edition steelbook du film. ;)


7.5/10

Vilou
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le 23 déc. 2018

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Vilou

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